
Du vainqueur du dernier Vendée Globe aux finalistes de la Coupe de l’America, le championnat d’Europe de Classe A réunit toutes les stars de la voile cette semaine sur le lac de Maubuisson.
Une bataille navale mondiale d’un nouveau genre s’orchestre cette semaine (du 21 au 28 juin) sur les eaux douces du lac de Maubuisson, près de Bordeaux. Ce championnat d’Europe au casting quatre étoiles ressemble d’ailleurs davantage à un Mondial tant les stars de la voile internationale ont répondu présent pour s’affronter à bord de leurs Classe A. De François Gabart, dernier vainqueur du Vendée Globe et plus jeune lauréat de cette course autour du monde en solitaire, à Dean Barker, barreur émérite de l’équipe néo-zélandaise, finaliste de la dernière Coupe de l’America, en passant par Glenn Ashby, l’Australien régleur d’aile sur le même syndicat et accessoirement huit fois champion du monde de Classe A, le gotha de la voile sera là.
Une classe qui ne cesse d’évoluer
Pourquoi cette recrudescence soudaine ? D’abord pour le support en lui-même qui depuis les années 90 et l’acceptation du mât carbone ne cesse d’innover et d’évoluer. En 2000, la jauge fixe le poids minimum des engins à 75 kg pour éviter l’envolée des prix et la fabrication de catamaran trop léger et fragile pour l’utilisateur lambda. Restreindre le poids n’a heureusement pas bridé le développement de la classe. Bien au contraire. Plus d’une dizaine de constructeurs proposent leur plateforme à la vente. Les designers, architectes, hydrodynamiciens et voiliers y voient un véritable laboratoire d’analyse pouvant servir à de plus grands multicoques. Bien nombreux sont ceux qui choisissent aussi de construire leurs propres Classe A.
Voler sur l’eau, c’est possible
Un vrai tournant a été pris en 2013. Le succès de la Coupe de l’America a donné des idées et des envies aux constructeurs et passionnés. Désormais il faut voler pour gagner. L’avènement des foils représente une avancée certaine pour la classe. Même si cela engendre une course à l'armement, que les propriétaires les moins fortunés ne peuvent suivre, et si cela rend la course plus dangereuse en raison de la vitesse élevée des bateaux. Les protections, casques et protections dorsales sont alors indispensables pour éviter les blessures. Mais ce sont aussi ces foils qui ont attiré les stars et le regain d'intérêt des différents acteurs du nautisme pour ce petit catamaran de 5,49 sur 2,30 mètres.
L’antichambre de la Coupe de l’America
Si Dean Barker, barreur de l’équipe kiwi d’Emirates Team New Zealand et finaliste de la dernière Coupe de l’America, vient passer son début d’été près de Bordeaux, ce n’est pas pour les dégustations de vins prévues par les organisateurs. Le Néo-Zélandais souhaite accumuler de l’expérience à la barre d’engins volants sur deux coques. En complément du circuit d’Extreme 40 auquel il participe cette saison, le Classe A apparaît comme un parfait complément d’entraînement. Son régleur d’aile l’an passé sur AC72 - l’Australien Glenn Ashby - a depuis longtemps écumé les mondiaux de la série qu’il a remportés à huit reprises dont la dernière fois en février à Auckland.
Le Classe A fait figure d’antichambre de la Coupe de l’America et même de banc d’essai aux multicoques. C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’on retrouve François Gabart, très récent champion de France 2014 à La Baule. Le jeune marin construit actuellement un nouveau multicoque géant pour viser les grands records des courses océaniques. Un air de revanche de la dernière Coupe de l’America pourrait flotter entre Philippe Presti, l’entraîneur d’Oracle Team USA et les deux régatiers d’Emirates Team New Zealand : Dean Barker et Glenn Ashby. Mais pour les 116 concurrents et les développeurs cet Européen représente surtout une occasion de comparer ces bateaux et les dernières innovations autour d’un plateau plus qu’exceptionnel. La voile « volante » n’en est qu’à ses débuts.