La Solitaire du Figaro: Le dénouement est proche

Leader au classement général, Jérémie Beyou, sur Maître Coq, garde la tête froide. Il n’a que 15minutes et 13 secondes d’avance sur Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance), près de 19 minutes sur Charlie Dalin (Normandy Elite Team) et un peu plus de 24 minutes sur Gildas Mahé (Interface Concept). « Bien sûr, j’aurai un œil sur mes poursuivants au classement général mais je vais d’abord chercher à bien naviguer, à faire ma route », assure-t-il. Il a 490 milles devant lui pour creuser son avance, sachant que les attaques devraient fuser dès le coup de canon de 17 heures. Au programme : un louvoyage le long des côtes vendéennes puis un sérieux ralentissement au large de Belle-Île. Et le vent ne va réellement s'installer de secteur sud qu'en soirée, lorsque la flotte va parer la pointe de Penmarc’h. « Il s'agira de faire attention à bien gérer les transitions, les empannages, un vent soutenu, de la mer, annonce Jérémie Beyou. Ceux qui savent manier leur bateau avec aisance devraient être devant. Il peut y avoir des groupes sur des options différentes mais ce sera d'abord une course de placement. » Tout cela dans une mer formée. Mais le skipper de Maître Coq aura un sérieux concurrent pour le podium de cette dernière étape : Yann Eliès, qui ne joue plus pour la victoire au général depuis son démâtage sur la première étape, est prêt à tout pour arriver en vainqueur sur la ligne de Cherbourg. D’autant que cette ville lui réussit bien : c’est là qu’il a remporté sa première victoire d’étape en 2002 et sa première Solitaire en 2012. Cette semaine, ne pouvant plus chercher un troisième titre au contraire de Jérémie Beyou, il part à la conquête de sa 10e victoire, afin d’égaler le record du plus grand nombre de victoires d’étape détenu par Jean Le Cam. Une belle performance qui pourrait même motiver le Roi Jean à revenir sur le circuit Figaro en 2015 pour barrer la route du skipper de Groupe Queguiner – Leucémie Espoir.

Les attaquants

Les ténors du circuit Jérémie Beyou et Yann Eliès, devront barrer la route des « marcassins », les jeunes marins du circuit Figaro qui visent également la première place du podium. Le premier d’entre eux, Corentin Horeau, réalise une très belle course pour sa première année sous les couleurs de Bretagne-Crédit Mutuel Performance. Tout en refusant toute pression. « C'est sûr, il faudra rester bien dessus mais je ne pense pas jouer le jeu du marquage, explique-t-il. Je veux gérer cette nouvelle étape comme les trois premières, c'est-à-dire, en restant sur les mêmes bases. Je suis quasiment assuré de terminer dans le Top 10. Je n'ai pas de raison de me mettre la pression. Je poursuis mes petits rituels d'avant départ et j'aborde les choses comme je le fais depuis le début du mois » De son côté, Charlie Dalin aura à cœur de briller sur cette dernière étrape, après une troisième manche dont il se rappellera longtemps. Il se prépare au départ de ce dimanche avec sérénité, après un intense repos, et sûr de pouvoir remplir son objectif initial : sauf gros imprévu, il terminera dans le top ten. Mais il devra se méfier de son poursuivant au classement général provisoire, Gildas Mahé sur Interface Concept, vainqueur de la troisième étape. Les deux marins n’ont que 5 minutes d’écart. La dernière bataille s’annonce corsée.