
VIDEO - Le skipper de Maître Coq s’était laissé trois ans pour décrocher un troisième titre et rejoindre le cercle très fermé des triples champions (Poupon, Le Cam, Desjoyeaux). Il a réussi son pari au deuxième essai.
Compagnon de régates d’Armel Le Cleac’h et Yann Eliès dès son plus jeune âge, Jérémie Beyou a creusé son chemin avec régularité et modestie. Gardant la tête froide dans les victoires et la tête haute dans les coups durs. C’est son dernier coup dur sur le Vendée Globe qui l’a poussé à reprendre le chemin du circuit Figaro plus tôt que prévu. Candidat malheureux de la dernière édition, stoppé net par une avarie de quille, Jérémie Beyou s’était aussitôt lancé à l’assaut de la Solitaire du Figaro. Préférant se tourner vers ce nouveau défi plutôt que de ressasser son abandon autour du monde. Il savait que la première saison serait difficile, face à une jeune génération très rapide et technique, finissant 5e au classement général de l'édition 2013 pour son grand retour. Mais sa belle avant saison cette année lui avait donné des ailes. Serein, il n'hésitait pas à passer en tête la ligne d'arrivée du prologue de Deauville, défiant toutes les superstitions. Et sa détermination a payé. « Cela a été très dur pendant toute la course mais à la fin j'ai pris mon pied et c'était pas mal pour finir », a-t-il lâché sur les pontons de Cherbourg. Le skipper a fait le break en piquant sur la côte dans les derniers milles, parvenant ainsi à maintenir son avance sur un peloton aussi serré que motivé. Il explique s'être pris au jeu en essayant de maîtriser son principal adversaire au classement général, Corentin Horeau (Bretagne- Crédit Mutuel Performance), qui finit finalement 2'43 derrière lui au classement général. C'est donc avec détermination et régularité que le marin breton a décroché son troisième titre.
Et comme il a enchaîné le Vendée Globe au circuit Figaro il y a maintenant un an 1/2, le skipper ne s'offre aucun répit après sa victoire normande. Dans trois jours seulement, il rejoindra son voilier de 60 pieds dans le sud de la France pour un convoyage retour vers la Bretagne, en entraînement en « faux solitaire » en vue de la Route du Rhum qui partira le 2 novembre prochain de Saint-Malo. En retrouvant la mer, Jérémie Beyou pourra savourer sa victoire et laisser tranquillement retomber la pression avant son retour en Bretagne.