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Après 29 jours en mer, plus de 17 000 milles parcourus, une bonne dose d’embruns et des souvenirs plein la tête, le duo composé de Franck Cammas et Charles Caudrelier a remporté, ce mercredi 4 décembre, la Brest Atlantiques à bord du Maxi Edmond de Rothschild. Immense respect pour cet équipage composé de ténors français de la voile, détenteurs à eux-seuls d’un palmarès aussi complet que des victoires dans La Solitaire du Figaro, la Volvo Ocean Race, la Route du Rhum ou encore le Trophée Jules Verne. Dans leur sillage, l’équipage MACIF de François Gabart et Gwénolé Gahinet et le team Actual Leader d’Yves Le Blevec complètent un podium marqué par l’absence de Sodebo Ultim 3. Le trimaran de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias a dû jeter l’éponge en Afrique du sud, privé du safran de flotteur tribord lors d’un choc avec un OFNI (Objet Flottant Non Identifié), puis de la partie arrière de ce même flotteur. Réservée aux Ultimes, ces impressionnants trimarans de 32 mètres volants regroupés au sein de la Class 32/23, la Brest Atlantiques n’avait pourtant qu’un seul but (en dehors du défi sportif) : combler le vide créé par l'absence des maxi-trimarans sur la récente Transat Jacques Vabre entre Le Havre et le Brésil. Une épreuve réservée aux IMOCA, Multi50 et autres Class40 qui « sur certaines courses au large souffrent parfois d’un manque de visibilité médiatique face aux géants des mers » nous détaille un spécialiste du domaine.

Brest Atlantiques et IDEC Asian Tour ?
En l’absence d’autres trimarans comme le Banque Populaire IX complètement détruit, la Brest Atlantiques n’a pas passionné les foules en dehors des amateurs de course au large et quelques médias spécialisés. Le plateau réduit de la Class Ultim 32/23 a d’ailleurs poussé l’organisation de la « Brest Océans », qui devait débuter le 29 décembre prochain, à la repousser à une date ultérieure. On peut aussi s’interroger sur l’absence du team IDEC Sport de Francis Joyon parti en indépendant sur une tournée asiatique de records, réclamée par ses partenaires. Logique quand on connaît les sommes engagées dans ces géants des mers : comptez entre cinq et six millions pour la fabrication d’un maxi-trimaran, pour un budget de fonctionnement annuel de l’ordre de 1,5 à 2 millions d’euros. Echange de bons procédés et juste retour des choses !

Trophée Jules Verne pour Spindrift 2
Au même moment, le Spindrift 2, le plus grand multicoque de course au monde, a levé l’ancre pour une troisième tentative de tour du monde en équipage. Un de plus. Yann Guichard et ses onze hommes d’équipage espéraient exploser le Trophée Jules Verne, détenu par Francis Joyon, en moins de 40 jours. Une énième tentative avortée suite à la casse du safran. Mais dans ce nombre incalculable d’épreuves et tentatives de record, le grand public semble un peu perdu. Au détriment parfois des vocations, du rêve et de l’admiration que suscitent ces exploits techniques, humains et sportifs…
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