Le Vendée Globe 2024 déjà quasiment à guichet fermé

Course au large
Par Figaronautisme.com

Trois mois après l’arrivée du dernier tour du monde en Solitaire, le mercato des bateaux, la confirmation de projets déjà existants et la construction de nouveaux IMOCA atteignent de tels niveaux qu’il est d’ores et déjà compliqué pour un nouveau projet d’espérer être sur la ligne de départ dans quatre ans à moins de se ruer sur l’un des derniers bateaux d’occasion.

©Olivier Blanchet / Alea
Trois mois après l’arrivée du dernier tour du monde en Solitaire, le mercato des bateaux, la confirmation de projets déjà existants et la construction de nouveaux IMOCA atteignent de tels niveaux qu’il est d’ores et déjà compliqué pour un nouveau projet d’espérer être sur la ligne de départ dans quatre ans à moins de se ruer sur l’un des derniers bateaux d’occasion.

C’est du jamais vu dans l’histoire de la course au large. Trois mois après l’arrivée de la dernière édition du Vendée Globe et à trois ans et demi de la prochaine édition, la course se joue déjà quasiment à guichet fermé du fait de la flotte existante, des projets annoncés ou confirmés et du nombre de bateaux déjà en construction. Tous les projets ne sont pas officiels mais Figaro Nautisme a enquêté auprès des différents teams et en coulisse.

34 bateaux ont pris le départ de la dernière édition de la course autour du monde. Trois bateaux vont sortir de la flotte pour vétusté : le Pingouin d’Alexia Barrier, le bateau de Didac Costa et le Superbigou de Pip Hare. Si l’on ajoute à cette équation le PRB de Kevin Escoffier qui a sombré peu avant l’Afrique du sud, Eleven’s Hour 2 ex Hugo Boss qui n’était pas de cette édition du Vendée Globe mais qui peut réintégrer la flotte à tout moment en cas de rachat, le bateau de Louis Duc anciennement Initiatives Coeur puis Maître Coq, le Team Germany ancien Acciona sur le Vendée Globe 2012, l’ancien bateau de Nandor Fa et le bateau Spirit of Canada racheté récemment par Antoine Cornic, c’est une flotte de 34 bateaux qui peut prétendre décrocher un certificat de jauge IMOCA et donc être en compétition pour avoir une place sur le ponton des Sables d’Olonne en novembre 2024.

45 bateaux peuvent prétendre au prochain Vendée Globe pour 34 places

A cette flotte qui à elle seule remplirait les quotas de places aux Sables d’Olonne, il faut ajouter les bateaux en construction : la flotte de « génération 2024 » qui sera mise à l’eau entre la Route du Rhum 2022 et la Transat Jacques Vabre 2023. Tous les projets n’ont pas été annoncés mais là encore les chiffres dépassent tous les records. A ce jour, selon nos informations, 11 bateaux neufs sont en construction ou sont en passe d’être lancés, ce qui pourrait faire 45 bateaux postulant au prochain Vendée Globe. Du jamais vu et un casse-tête annoncé pour la SAEM Vendée organisatrice de l’événement qui a toujours imposé un numerus clausus de 30 bateaux du fait du nombre de places dans le port des Sables d’Olonne et qui avait réussi à hisser ce chiffre à 34 pour l’édition 2020.

Comment être de ces 34 bateaux au prochain départ ? Les règles de qualification pour le prochain Vendée Globe votées récemment par la classe IMOCA et proposées à la SAEM Vendée disposent que pour avoir le sésame pour le prochain départ autour du monde, les bateaux neufs sont prioritaires dans la limite de 11 bateaux et que les autres places se joueront au nombre de milles sur les courses qualificatives, autrement dit dès la Transat Jacques Vabre en novembre prochain. « C’est une situation inédite, explique un membre de la classe Imoca. Lancer une construction de bateaux neufs dans les prochains mois va devenir illusoire car un bateau qui sera hors du quota des 11 bateaux neufs directement sélectionnés, se lancera dans la course aux milles après tout le monde et n’aura quasiment aucune chance de se qualifier ». Autrement dit, à moins de se ruer sur l’un des bateaux d’occasion et de lancer son projet rapidement, un postulant au Vendée Globe 2024 a peu de chance de franchir la ligne de départ de la prochaine course en solitaire autour du monde.

Comment en est-on arrivé là ? Tout d’abord par le succès de la dernière édition du Vendée Globe qui a battu tous les records d’audience. La modernisation de la classe IMOCA depuis 3 ans sous l’impulsion de son président Antoine Mermod qui a développé un championnat qualificatif ayant le mérite de faire davantage naviguer les bateaux, de les rendre plus visibles médiatiquement tout au long de l’année et aussi plus performants quand ils se présentent sur la ligne de départ de la circumnavigation planétaire. Autre explication : la flotte de génération 2008, très largement représentée et qui n’a pas été écartée de la prochaine édition. « Comme ces bateaux sont anciens, cela crée un effet d’aubaine pour des aventuriers qui peuvent surfer sur le succès de la dernière édition et vendre un projet peu cher à des entreprises, commente un skipper. Je ne pense pas qu’il faille s’en inquiéter. La magie du Vendée Globe c’est justement de mettre sur une même ligne de départ des femmes et des hommes avec des parcours de vie et donc des ambitions très différentes. C’est en cela que se reconnait le public. Et onze bateaux neufs pour 2024 c’est déjà bien, comment tenir un discours fort sur la préservation de l’environnement si on construit 14 ou 15 bateaux neufs en carbone tous les 4 ans et qu’on en met autant à la poubelle ? Il faut trouver un juste équilibre entre l’innovation, le développement de bateaux moins récents et l’aventure sur des bateaux anciens ».

Génération de bateau

Bateau

2024

Bateau neuf Sea Explorer pour Boris Hermann

2024

Bateau neuf Eleven’s Hour 2

2024

Bateau neuf V&B Monbana pour Maxime Sorel

2024

Bateau neuf Charal 2 pour Jérémie Beyou

2024

Bateau neuf pour Thomas Ruyant (selon nos informations)

2024

Bateau neuf maître Coq pour Yannick Bestaven

2024

Bateau neuf Initiatives (selon nos informations)

2024

Bateau neuf PRB pour Kevin Escoffier

2024

Bateau neuf Arkea Paprec

2024

Bateau neuf Hugo Boss (selon nos informations)

2024

Projet confidentiel d’un participant du Vendée Globe 2020

2020

L’Occitane devenu Bureazu Vallée 3

2020

Corum L’épargne

2020

DMG Mori

2020

Apivia

2020

Arkea Paprec à vendre

2020

Hugo Boss à vendre

2020

Charal 1 à  vendre

2020

Linkedout à vendre

2016

Bureau Vallée racheté par Pip Hare

2016

Sea Explorer de Boris Hermann vendu à Romain Attanasio

2016

Maitre Coq qui vient d’être vendu

2016

Eleven’s Hour ex Hugo Boss à vendre

2016

Art & Fenêtres Nexans de Fabrice Amedeo

2016

Prymian de Giancarlo Pedote

2014

Ancien bateau de Nandor Fa

2013

Initiatives Cœur serait en passe d’être vendu

2013

Team Germany ex Acciona de Javier Senso

2013

Banque Populaire vendu

2008

Pure Best Western de Romain Attanasio vendu

2008

Yes we Cam de Jean Le Cam

2008

La Mie Caline de Arnaud Boissières vendu

2008

Time For Océans de Stéphane Lediraison vendu

2008

Omia Water Family de Benjamin Dutreux vendu

2008

Apicil de Damien Seguin A vendre

2008

Merci de Sébastien Destremau

2008

Groupe Setin de Manu Cousin

2008

MACSF de Isabelle Joscke

2008

Plan Farr 2008 de Louis Duc

2008

La Compagnie du Lit de Clément Giraud

2008

Campagne de France de Miranda Merron

2008

Stark de Hari Huusela

2008

V&B de Maxime Sorel

2008

La Fabrique de Alan Roura

2008

Bateau de Antoine Cornic (ancien Spirit of Canada)

Diaporama
Départ du Vendée Globe 2020 Bernard Le Bars - Alea
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…