
L’ADN de Nautor Swan a toujours été double, entre croisière luxueuse et régate à haut niveau. Avec les Swan 42 et 45, des unités de course-croisière à la monotypie relativement stricte, le premier critère semblait déjà prendre un ascendant certain. Depuis quatre ans, la stratégie définit clairement deux gammes. Très logiquement, dessinés par le talentueux Juan Kouyoumdjian, les Swan Club 36 et 50 font donc monter d’un cran encore le niveau de sportivité, avec leurs étraves puissantes, leurs bouts dehors agressifs et même des foils sur le 36. Ce seront donc 4 champions du monde qui seront connus à l’issue de ces 4 jours de régate. Pas de mercenaires ici, ce sont bien les propriétaires-barreurs qui seront titrés. Pour affirmer ce point important de l’esprit Swan, leurs noms s’affichent d’ailleurs sur les bômes, dans le plus pur style ‘Gentleman-driver’, cher au Président du groupe, Leonardo Ferragamo, lui-même à la barre du ClubSwan 50 Cuordileone. Après deux ans de frustration, cette saison sonnait comme une libération, et la météo idyllique du week-end donnait la douce illusion qu’elle pourrait s’étirer indéfiniment.

41 bateaux, 18 nations, 4 classes
Une faible brise a offert une entrée en douceur aux concurrents le jeudi, poussant même le comité à repousser l’heure de la première manche à 13h 30. A ce petit jeu très technique, chacune des quatre classes a vite trouvé son leader. Une hiérarchie que ne démentira pas le vent légèrement plus soutenu le jour 2. Des conditions presque parfaites, avec 10 à 12 nœuds soufflant dès 11h le matin, deux manches pouvant ainsi pu être courues. Nous avons eu le privilège d’assister sur l’eau et en direct au troisième jour de course. La baie de St Tropez en arrière-saison, sous le soleil et avec un vent atteignant au mieux 8 nœuds, est un véritable stade nautique, complètement à la disposition des marins venus de tous horizons : Italie bien sûr, mais aussi Allemagne, Suède, France, Roumanie, Royaume Uni, Russie et même Argentine ! L’appellation de championnat du monde n’est donc en rien usurpée. Les voiles noires immaculées, l’eau bleu foncé, l’ocre des côtes et la palette variée des couleurs des coques, sont un cadeau pour les photographes.
Haute tension sur l’eau
La flotte se répartit sur deux parcours parallèles, avec deux départs consécutifs donnés depuis la même ligne. D’abord les « petits » 36 et 42, puis vient le tour des 45 et 50. Leur timing sur la ligne est tellement parfait que l’on craint un instant le rappel général mais il n’en est rien : ces équipages privés ont tout de professionnels. Vigilants ils ne manquent pas la légère bascule lors de leur retour à la bouée sous le vent. Si au départ, la droite du plan d’eau semblait favorable, ils partent tous à gauche pour la deuxième boucle. Après deux tours les Ferragamo père et fils s’imposent respectivement en 50 et en 36 pieds, le tout sous l’œil vigilant du 115 pieds familial qui accueille leur fan-club. Un doublé qui pourrait être embarrassant vis-à-vis des clients, si l’organisation sportive de la Société des Régates de Saint Tropez n’était pas aussi professionnelle. Mais elle est sans faille et la bataille sur l’eau, qui ne va pas sans quelques légères frictions et même un talonnage, prouvent que le niveau est particulièrement élevé et les vainqueurs d’autant plus méritants. Natalia, la seule femme-skipper-propriétaire de la course, leader en Club Swan 42, est donc bien de la trempe des meilleurs.
Le spectacle se poursuit à terre
Malheureusement, ce sera la seule et unique manche du jour, le vent étant très vite retombé autour de quatre nœuds, qui plus est avec une forte instabilité en direction. Mais il n’en fallait pas plus pour regoûter au bonheur de la régate en monotype à haut niveau. Avec l’arbitrage en direct sur l’eau grâce aux nombreux semi-rigides du comité, le premier à passer la ligne est bien le vainqueur dans sa classe. Et que dire de l’ambiance à terre ! Nautor’s Swan sait recevoir, entre écran géant sur le port faisant revivre dans des vidéos particulièrement bien produites les grands moments de la saison, remises de prix aux sponsors prestigieux et concert live. La soirée de clôture organisée dans la cadre très select du Gioio St-Tropez a réuni beaucoup plus de monde que le traditionnel dîner des propriétaires. Pour Giovanni Pomati, PDG du groupe, cette seconde édition est la confirmation du succès de la formule. L’an prochain, avec l’arrivée des Swan Club 125, et même peut-être déjà du 80 dont le premier exemplaire sera mis à l’eau en avril 2022, les contraintes, et donc le travail d’organisation, seront encore plus élevés. Mais c’est le genre de challenge que le groupe Ferragamo aime à relever, pour le plus grand bonheur de propriétaires aussi passionnés que fidèles.