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Figaro Nautisme : Comment Onet est devenu partenaire de Fabrice Amedeo ?
Emilie de Lombarès : Onet est né en 1860 à Marseille. Notre ville est au coeur des enjeux stratégiques de la biodiversité. Au-delà de l’aventure sportive et de nos valeurs communes, c’est le projet scientifique qui nous a séduit et l’engagement personnel de Fabrice. Contribuer à ce projet ambitieux nous est apparu essentiel et cohérent avec l’ambition d’Onet qui est de contribuer à créer des environnements plus sains, sûrs et fiables.

Quel était concrètement ce projet citoyen ?
A cette époque, Fabrice avait terminé son premier Vendée Globe, avait racheté un bateau plus récent et souhaitait l’équiper d’un capteur de CO2, de sallinité et de température en surface, ainsi que d’un capteur de microplastiques. Nous étions en 2019, année où le GIEC alertait déjà sur un monde marin plus chaud, plus salé et moins riche en oxygène. Ce projet ambitieux nous est apparu essentiel et cohérent avec l’ambition d’Onet qui est de contribuer à créer des environnements plus sains, sûrs et fiables. Le bateau de Fabrice est un bateau d’opportunité pour la communauté scientifique : ce n’est pas un bateau scientifique mais bien un bateau de course qui emprunte des voies sur lesquelles les navires scientifiques vont peu ou pas. Il y a d’ailleurs une véritable attente autour du Vendée Globe et des mers du Sud, et nous sommes tous derrière Fabrice pour qu’il atteigne son objectif de boucler le Vendée Globe 2024 afin de réaliser de précieuses mesures pour la commuanuté scientifique. Toutes ces données sont analysées par différents instituts : l’Ifremer, l’Université de Bordeaux, Geomar et Max Planck Institut.
Des scientifiques ont d’ailleurs effectué des annonces au siège d’Onet fin mars, de quoi s’agissait-il ?
Les scientifiques qui étudient la pollution plastique dans nos océans, et sont donc partenaires du capteur microplastiques de Fabrice, sont venus au siège d’Onet pour révéler les résultats de la campagne de mesure de microplastiques réalisées par le bateau en 2020. Cette annonce peut sembler tardive mais il faut savir que Fabrice a fourni 159 filtres à nos partenaires scientifiques et que chaque filtre demande une journée de travail en laboratoire. Le travail est colossal. Nous y avons appris que l’océan Atlantique souffre, comme on s’y attendait, d’une pollution importante au microplastique mais que la présence de fibres de cellulose est encore plus importante et menace elle-aussi la biodibersité notamment du fait des additifs ajoutés par les industriels pour modifier les caractéristiques physiques de ces différents matériaux. Les analyses ont par ailleurs montré de faibles présences de microplastiques dans l’hémisphère sud, dans des zones où les scientifiques s’attendaient pourtant à en trouver beaucoup : ces mesures questionnent donc la dynamique du Gyre Atlanqtique sud (zone de convergence des microplastiques) et les prochaines navigations transatlantiques de Fabrice viendront préciser ces constats.
Ces résultats ont-ils un lien avec votre politique RSE ?
Le groupe Onet est engagé depuis des années dans une démarche de développement responsable. Ces premiers résultats, ne font que renforcer notre volonté de développer des solutions toujours plus responsables, à l’instar de notre solution de propreté Biogistic, et de continuer à réduire notre usage du plastique dans tous nos métiers. Ils dévoilent également de nouveaux enjeux auxquels nous allons devoir faire face et ouvrent de nouvelles pistes d’actions, notamment sur le cycle de vie de nos vêtements de travail, réflexion engagée en 2020 et inscrite dans notre feuille de route RSE 2020-2023. Sur l’ensemble de nos filières, nous jouons un rôle dans la préservation des ressources. Notre conviction est que chacun à son niveau, doit apporter des réponses innovantes et responsables pour faire face aux grands défis d’aujourd’hui et de demain. C’est une conviction que nous partageons avec Fabrice qui rappelle souvent qu’il n’est pas parfait et que son bateau est en carbone. Nous non plus, nous ne sommes pas parfaits mais c’est en prenant collectivement conscience des efforts à fournir pour nous améliorer et réduire notre impact environnemental que nous arriverons à laisser un monde vivable à nos enfants.
Avez-vous d’autres projets avec Fabrice Amedeo ?
Oui, nous soutenons également le projet pédagogique de Fabrice : 85 000 livrets consacrés à la préservation des océans ont été imprimés et envoyés gratuitement aux enseignants qui en faisaient la demande en 2020. Il est important de sensibiliser les jeunes générations à ces sujets qui ne vont faire que prendre de l’ampleur à l’avenir. A ce titre, Fabrice est également intervenu dans les classes des enfants de nos collaborateurs pour leur présenter son projet et répondre à leurs questions. Onet est également partenaire d’une journée de nettoyage sur la plage des Catalans à Marseille chaque année. De nombreuses associations sont présentes, et Fabrice est également parmi nous aux côtés des collaborateurs d’Onet. C’est un moment convivial mais important et concret. Nous prévoyons d’ailleurs de déployer plus largement ce type d’initiatives dans les mois à venir. En étant à la fois présents pour soutenir la recherche scientifique, mais aussi en sensibilisant les enfants des écoles et en mobilisant nos collaborateurs pour le nettoyage des plages, nous avons humblement l’impression d’apporter notre modeste contribution à la préservation de la biodiversité.