Vendée Arctique : la guerre des nerfs

Course au large
Par Figaronautisme.com / Vendée Arctique

Une grande partie de la flotte est une nouvelle fois confrontée à des vents faibles, ce qui ralentit grandement leur progression. En tête de flotte, Charlie Dalin (APIVIA), partisan de la route Ouest, est revenu à hauteur du leader, Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo For A Job). Un mot d’ordre : ne rien lâcher et mettre le cap sur l’Islande.

© Jean-Louis Carli / Alea / Vendee Arctique
Une grande partie de la flotte est une nouvelle fois confrontée à des vents faibles, ce qui ralentit grandement leur progression. En tête de flotte, Charlie Dalin (APIVIA), partisan de la route Ouest, est revenu à hauteur du leader, Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo For A Job). Un mot d’ordre : ne rien lâcher et mettre le cap sur l’Islande.

Partis depuis dimanche, les skippers de la Vendée Arctique - Les Sables d’Olonne n’ont pas à gérer l’effet de la forte vague de chaleur qui déferle sur l’Hexagone. Mais la fatigue, celle qui ronge l’enthousiasme et grignote l’influx nerveux, est ailleurs. Elle est la conséquence de la répétition des efforts et de cette maudite route vers l’Islande qui n’a décidément rien d’un long fleuve tranquille. Les voix sont plus fatiguées aux vacations, les traits plus creusés et les phrases plus courtes aussi. Louis Burton (Bureau Vallée) reconnaissait même n’avoir dormi que 4 heures depuis le départ.

Un « exercice de yo-yo, psychologiquement difficile »

En cause ? Les conditions météorologiques à affronter depuis le départ, les mêmes qui ont permis aux « petits malins » - la manière dont Benjamin Dutreux (Guyot Environnement - Water Family) qualifie les bateaux à dérives qui ont filé vers l’Est – de tenir toujours la dragée haute aux foilers. Mais pour la plupart, la météo n’est pas vraiment un tremplin vers des jours meilleurs… La flotte s’étire en effet de plus en plus, 205 milles en latitude, 190 milles en longitude. Et surtout elle avance peu, très peu.

La situation a globalement été identique pour tous ces dernières heures : une nuit au rythme enfin plus soutenu avant de retomber dans du vent très faible ce mercredi. « Ça me déprime de parler des conditions », confiait Fabrice Amedeo (Nexans - Art & Fenêtres) qui progressait à 2 nœuds en milieu de journée. « C’est vraiment difficile, les conditions changent de jour en jour », soufflait de son côté Conrad Colman (Imagine). Louis Burton ne dit pas autre chose : « on a eu les vitesses du départ, la pétole, du vent à 30 nœuds au portant et là à nouveau de la pétole… » Le skipper de Bureau Vallée parle « d’exercice de yo-yo, psychologiquement difficile ». Mais il ne désespère pas : « le passage de l’Islande étant très technique, il pourrait y avoir un regroupement si ça passe au près ».

Ferré, l’échappée belle

De ce marasme sans vent à prendre son mal en patience, certains s’en tirent – un peu mieux – que les autres. À moins de 130 milles des côtes irlandaises, Louis Duc (Fives - Lantana Environnement, 8e à 15 heures), Antoine Cornic (EBAC Literie, 9e) et Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz, 14e) parvenaient à progresser à une quinzaine de nœuds. En tête de flotte, Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo For A Job, 1er) avançait à une vitesse quasi-similaire jusqu’en milieu de journée, à l’instar de Charlie Dalin (APIVIA, 2e).

Leur duel pour la tête du classement s’est donc intensifié ce mercredi, eux qui sont séparés de 70 milles en latitude. Un duel aussi improbable qu’intense qui réjouit Benjamin Ferré. Car de cette longue journée à batailler, si loin des bataillons de Français qui profitaient du soleil, il est le seul à confier « avoir bien rigolé ». Le skipper de Monnoyeur - Duo For A Job est en tête de la course depuis la veille, symbole de l’audace de ces marins à bord d’IMOCA à dérives droites, opportunistes, sûrs de leur bateau et décomplexés des enjeux. Lui a donc le sourire : « j’ai eu Guirec Soudée à la VHF, on rigolait bien en regardant le classement. C’est drôle d’être en tête ». Mais pas question pour lui de céder à toute forme de triomphalisme. Le constat de Benjamin ne diffère finalement pas des autres : « la route est encore très longue ».

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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