
Rolex Sydney-Hobart – Noël au balcon
Dans moins d’un mois maintenant, 118 bateaux s’élanceront de Sydney vers Hobart pour la grande classique offshore de l’hémisphère Sud. Une course de légende qui attire des équipages venus de loin puisque des bateaux Allemands, Britanniques, Américains et même Hongrois sont attendus, sans oublier deux « voisins » Français, deux Sydney 38 venus de Nouvelle-Calédonie. Si la bataille sera acharnée pour emporter la victoire en temps compensé, notamment au sein de la flotte très relevé de TP52, les feux médiatiques seront braqués sur le vainqueur en temps réel, qui sera cette année très disputée avec la présence de quatre maxis de 100 pieds. Il s’agit de Black Jack, déjà premier arrivé en Tasmanie en 2021, Hamilton Island Wild Oats, qui détient le record du plus grand nombre victoires (9) sous le nom de Wild Oats XI, le détenteur du record de la course Andoo Comanche, désormais skippé par John Winning Jr, et LawConnect qui a franchi le premier la ligne en 2016 sous le nom de Perpetual Loyal. Il est à noter que si cette course en équipage reste, anachronisme notoire, interdite aux multicoques, 22 bateaux seront en revanche menés en double, dont le petit Currawong 30 mené par Kathy Veel et Bridget Canham, premier duo féminin inscrit à la Rolex Sydney-Hobart.

Golden Globe Race – A la poursuite des légendes
Après des semaines animées par le passage de la porte de Cape Town, l’abandon de Damien Guillou, le naufrage puis sauvetage de Tapio Lehtinen, le tour du monde en solitaire vintage organisé par Don McIntyre a repris le rythme plus feutré qui lui va si bien, lié à l’absence de moyens de communication modernes. Huit marins sur les 10 encore en course ont retrouvé la solitude des mers du Sud. Simon Curwen toujours largement en tête, ils longent par 42° la Zone de glaces qui leur interdit de descendre plus bas que 44° Sud. A la même époque en 1968, Bernard Moitessier était lui par 34° Sud, mais on mesure bien la performance du Français qui serait en quatrième position de la course actuelle, au coude à coude avec l’Indien Abhilash Tomy. Les deux derniers skippers à ne pas avoir encore passé Cape Town, Guy Waites et Arnaud Gaist, vont devoir en revanche mettre les bouchées doubles pour rattraper la trace de Sir Robin Knox-Johnston, car s’ils ne l’ont pas rattrapée avant l’Australie, ils ne pourront pas poursuivre vers le Cap Horn. A voir sa route sur la cartographie de la course (ICI) il n’est pas exclu que le Français Arnaud Gaist ait considéré cette mission comme impossible, car il semble avoir fait demi-tour.

Globe 40 – Le saut dans le grand Sud
Ce dimanche dans la baie de Matavi à Tahiti, c’était cap au 180 pour les cinq duos encore engagés sur ce tour du monde avec escales en Class40. Cette cinquième étape est celle des contrastes entre un départ sous la chaleur de Papeete et une arrivée à Ushuaia par 55 degrés Sud, après avoir affronté le redoutable Cap Horn, une première en Class40. L’arrivée de cette étape aussi mythique que tactique sera jugée à l’entrée du canal de Beagle, le tronçon jusqu’à Ushuaia faisant l’objet d’un classement distinct le « Tierra Del Fuego Trophy ». Mais avant cela, ils auront traversé l’océan Pacifique et sans doute loin de la route directe longue de quelques 4 400 milles nautiques. Car un anticyclone leur barrant la direction vers le Horn, ils sont partis au près plein Sud pour le contourner, à la recherche du train de dépressions des hautes latitudes Sud qui les propulseront vers le redouté Cap Horn qu’ils devraient atteindre dans un peu plus de trois semaines. Passer ce cap mythique à l’équinoxe d’été de l’hémisphère Sud est une belle promesse, mais la météo peut quand même y être très sévère et la température de l’eau ne dépasse pas 7 degrés. La Française Estelle Greck actuellement en tête avec son coéquipier Japonais Masa Suzuki devra donc rester prudente, même si le démon de la compétition n’est jamais loin avec les trois premiers bateaux se tenant en seulement 4 points après quatre étapes sur huit au total.