Jeux Olympiques 2024 : des larmes et de l’espoir

Jeux Olympiques 2024
Par Figaronautisme.com

Au lendemain d’une journée pleine d’émotions avec la médaille de bronze du duo Charline Picon – Sarah Steyaert en dériveur 49er FX, les Français ont offert de nouveaux frissons aux très nombreux spectateurs qui avaient encore pris place sur la plage du Roucas Blanc en ce début de weekend.

©Sailing Energy
Au lendemain d’une journée pleine d’émotions avec la médaille de bronze du duo Charline Picon – Sarah Steyaert en dériveur 49er FX, les Français ont offert de nouveaux frissons aux très nombreux spectateurs qui avaient encore pris place sur la plage du Roucas Blanc en ce début de weekend.

Pour l’occasion, et pour la première fois depuis le début de ces Jeux Olympiques à Marseille, le « Mistralou », le Mistral estival, a pointé le bout de son nez dans la Rade. Il s’est montré cruel envers Hélène Noesmoen malheureuse en quart de finale en planche iQFOiL et finalement 7e au classement général final. Mais il a porté quelques espoirs pour les tricolores encore en course et attend de pied ferme les Kitesurfeurs qui débuteront leur compétition demain !

Faute de vent hier, les windsurfeurs revenaient en piste ce samedi pour disputer leurs phases finales. Un format qui permettait au leader des qualifications d’accéder directement à la Finale à 3, les 2e et 3e ce classement étant reversés, eux, en demi-finale. 4e de la phase de qualification, Hélène Noesmoen devait passer, elle, par la case Quart de Finale. Objectif pour cette course : prendre une des deux premières places pour obtenir son ticket pour la demi-finale et espérer aller chercher une médaille afin d’imiter ses copines Charline et Sarah, en bronze hier. Après un bon départ, la Française enroule la première bouée en 2e position et après un premier portant tout en glisse elle passe même en tête à la première bouée sous le vent. C’est ici que tout se joue. La plupart de ses adversaires choisissent, comme elle, la partie droite du plan d’eau, sauf les deux dernières la Péruvienne Maria Belen Bazo German et la Chinoise Zheng Yan. Ce coup de poker tactique leur permet d’économiser un virement de bord et les propulse aux deux premières places, qu’elles ne lâcheront plus jusqu’à la ligne d’arrivée.

La belle aventure d’Hélène Noesmoen s’arrête donc aux portes de la demi-finale, après un scénario frustrant. Impossible pour la Française de retenir ses larmes au retour à terre, la déception sur l’instant prenant le pas sur le sentiment d’avoir réussi ses premiers Jeux Olympiques avec cette 7e place au classement général. Le système de phase finale en iQFOiL n’aura d’ailleurs pas été cruel que pour la Française, la britannique Emma Wilson devant se contenter du bronze au final, derrière l’Italienne Marta Maggetti et l’Israélienne Sharon Kantor, malgré sa domination tout le long de la phase de qualification.

Hélène Noesmoen : « Ce format de Finales est hyper ouvert, à quitte ou double, et quand ça ne sourit pas ça s’arrête d’un coup. J’ai pourtant le sentiment de faire une super course mais la réussite n’a pas été de mon côté. J'ai l'impression que j'avais une carte à jouer si je passais un tour. Mais voilà, c'est comme ça. Il n'y a pas beaucoup de regrets à avoir. J’ai élevé mon niveau de jeu au fur et à mesure de la semaine jusqu'à le mettre au plus haut sur la phase finale. C’était mon objectif. Ces Jeux étaient mémorables, c’était exceptionnel de partager ces moments avec ma famille, mes amis et tous les passionnés de sport qui ont vibré à fond cette semaine. Même s’il y a forcément beaucoup de déception aujourd’hui je ne peux être que super fière de la préparation, de l'équipe que j'ai eue autour de moi, de tout ce qu'on a mis en place. On aurait aimé porter la planche à voile française un peu plus haut mais ça n'enlève rien à tout le talent français qu'on a dans cette discipline. »

En ILCA 7, Jean-Baptiste Bernaz a eu une journée contrastée. Dans la zone de course sous le vent des Iles du Frioul, il a d’abord réussi à maitriser des conditions techniques pour aller chercher une 3e place sur la première course du jour. Le scénario n’a malheureusement pas été le même sur la deuxième course, où « JB » n’a pas réussi à faire parler ses qualités, notamment au portant. Il prend finalement une 20e place qui le place désormais en 7e position du classement général provisoire, à 13 points du podium.

Jean-Baptiste Bernaz : « Je fais une super première course. Sur la deuxième, je pense que le vent va évoluer et donc je modifie un peu mes angles de navigation mais ça ne le fait pas du tout. Donc je cours après le bon paquet tout le long de la course et ça donne un résultat très moyen, c’est un peu dommage. J'ai eu une première journée qui m'a coûté super cher en énergie et ça fait deux jours que j’essaye de reprendre de l’influx le plus possible. Pour tout le monde, ça va être dur jusqu'à la fin et ça va jouer pour chaque point. On ressent une vraie ferveur ici à Marseille, ça nous pousse. Moi, tous les jours quand je pars, je suis applaudi. Ça ne m'est jamais arrivé sur les autres Jeux. »

Louise Cervera ne lâchera rien ! Elle a montré lors des deux premières journées toutes ses qualités dans le vent faible, et elle était particulièrement observée par ses adversaires aujourd’hui dans des conditions plus musclées. Après une première course où il a fallu cravacher après un premier passage à la bouée au vent autour de la 25e place. Une 18e place à l’arrivée et surtout une remobilisation dès la course suivante, maitrisée et bouclée à la 5e place. Sur la 3e et dernier course du jour, elle a pris la 22e place. Au général, la jeune Française pointe désormais en 8e position.

Ils faisaient leur entrée en piste ce samedi à Marseille. Tim Mourniac et Lou Berthomieu ont bien démarré leur compétition en Nacra 17 dans des conditions parfois musclées. Deux fois 6e et 8e sur la dernière course du jour, le jeune duo tricolore pointe ce soir à la 8e place provisoire, à 10 points des leaders et grands favoris italiens. Malgré une petite frayeur lors de la 2e course (voir « la Course du Jour » ci-dessous), ils sont déjà bien dans le match !

Tim Mourniac : « Les jours qui ont précédés ce début de compétition étaient assez simples vu qu’on n'avait pas le droit d'aller naviguer. On a pu profiter au maximum des courses de nos copains de l’Équipe de France qui étaient sur l'eau, de pouvoir voir et jubiler avec Sarah et Charline hier. Aujourd'hui, il fallait se faire un bon échauffement pour retrouver les repères et aller tout de suite à la bagarre avec les copains en Nacra !»

Lou Berthomieu : « C'était vraiment des conditions très techniques pour les Nacra 17 aujourd’hui, avec de la houle et des vagues. Il va falloir « mieux scorer », mais c'est vrai que pour l’instant on n’a pas fait de mauvaise course. »

A l’image de cette journée pour l’ensemble de la voile tricolore, Camille Lecointre et Jérémie Mion (en 470) sont passés par beaucoup d’émotions aujourd’hui. Après une entrée en matière timide hier, le duo tricolore voulait mettre la marche en avant dès la première course du jour. Malheureusement les Bleus n’ont pas réussi à jouer les premiers rôles sur cette course inaugurale et ils bouclent cette 3e course à la 13e place. Mais les tricolores n’ont pas baissé les bras dans la 2e course du jour et avec une 4e place les voilà de retour à la 8e place au classement général provisoire. De quoi lancer, pour de bon, leur compétition olympique ?

Jérémie Mion : « Ce qu'on a surtout essayé, c'est de survivre, parce que c'était une journée vraiment compliquée. On termine le premier tour de la 2e course quasiment derniers mais on arrive à remonter jusqu’à la 4e place en ne lâchant rien. C’est l’état d’esprit qu’il faudra garder jusqu’à la fin de la compétition. »

Camille Lecointre : « Franchement mentalement cette 4e place fait vraiment plaisir parce que ça faisait trois courses un peu difficiles que l'on enchaînait. On est enfin arrivé à naviguer à l'endroit, à faire les bonnes choses. Mais bon, c'était vraiment les montagnes russes. J'espère que c'est un peu une bascule pour le futur. En tout cas on a lâché un bon cri au moment de passer la ligne ! »

// LA COURSE DU JOUR : course 2 – Multicoque Mixte (Nacra 17) //

Le Nacra 17 dans du vent on le sait ça peut être très sportif. Et quand la houle et les vagues sont de la partie ça devient même complétement rock’n’roll !

Tim Mourniac et Lou Berthomieu se sont fait une sacrée frayeur sur leur 2e course du jour. Quelques secondes après le départ, une vague plus traitresse que les autres fait vaciller le multicoque volant. La suite, c’est Lou Berthomieu qui en parle : « Je suis tombée à l'eau et du coup Tim a dû abattre tout seul pour revenir me chercher ! Il y avait un peu de vent mais il a réussi à faire la manœuvre très rapidement. ». Après sa « pêche » fructueuse, Tim retrouve sa coéquipière mais les voilà en 18e position.

Commence alors l’opération remontada pour le duo tricolore. En un demi bord ils récupèrent presque 10 places grâce à une belle option tactique sur la droite du plan d’eau. Sur le premier bord de portant ils font parler leur vitesse et reviennent à la 6e place, position à laquelle ils franchiront la ligne d’arrivée, dans un grand ouf de soulagement. C’est sûr, ces deux-là ont du caractère !

Résultats des courses de qualifications du 03 aout :

Louise Cervera : dériveur solitaire (ILCA 6) : 18 - 5 - 23 : 8 au général provisoire
Jean-Baptiste Bernaz : dériveur solitaire (ILCA 7) : 3 - 20 : 7 au général provisoire
Camille Lecointre et Jeremie Mion : dériveur double mixte (470) : (13) - 4 : 8du général provisoire
Tim Mourniac et Lou Berthomieu : catamaran double mixte (Nacra 17) : 6 - 8 - 8 : 8 au général provisoire
Résultats des épreuves Olympiques :

Sarah Steyaert et Charline Picon : dériveur double féminin (49ER FX) : médaille de Bronze
Hélène Noesmoen : windsurf (iQFOiL) : 7 du classement général
Nicolas Goyard : windsurf (iQFOiL) : 15 du classement général
Erwan Fischer et Clément Pequin : dériveur double masculin ( 49er) : 12 du classement général

Progamme du dimanche 04 aout

Courses de qualifications pour :

Louise Cervera : dériveur solitaire (ILCA 6)
Jean-Baptiste Bernaz : dériveur solitaire (ILCA 7)
Camille Lecointre et Jeremie Mion : dériveur double mixte (470)
Tim Mourniac et Lou Berthomieu : catamaran (Nacra 17)
Entrée en lice :

Lauriane Nolot : Kitefoil (formula kite)
Axel Mazella : Kitefoil (formula kite)

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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