
Mais dans ce vent très capricieux, c’est bien la régularité qui a payé. Une qualité dont ont fait preuve les équipages britanniques, néo-zélandais et espagnols, qui composent le trio de tête ce vendredi soir, à la veille du dénouement. La finale reste accessible pour les Français, auteurs d’une journée en milieu de tableau.
Le grand orchestrateur du spectacle de la journée, c'était bien lui : le Mistral. Ce souffle de nord-ouest qui nettoie le ciel pour lui rendre son bleu éclatant et donne à la mer des allures de prairie turquoise striée de moutons blanc, est typique de la Méditerranée. Il est aussi typiquement instable et rafaleux. C’est donc dans ces conditions très délicates que s’est retrouvée la flotte des F50 pour ce 9e Sail Grand Prix de la saison. Brésiliens et Américains étaient de retour sur le plan d’eau après de gros travaux réalisés ces dernières semaines sur leurs catamarans respectifs, endommagés lors du dernier événement en Allemagne. C’est une armada au grand complet qui s’est livrée au regard de centaines de plaisanciers et de milliers de fans, installés aux premières loges, sur la digue du port de Saint-Tropez.
Les Bleus en délicatesse dans leur jardin
Avec trois courses en flotte prévues demain dès 12h30, la finale reste encore accessible pour plusieurs teams, y compris pour les Français, passés à côté de leur première journée à domicile. Vainqueurs du dernier événement à Sassnitz (Allemagne), Quentin Delapierre et son clan avaient à cœur de poursuivre sur leur lancée. Mais ils ont été en difficulté, notamment sur les départs. Les Bleus espèrent retrouver le bon tempo pour terminer en beauté, demain, devant leur public.

Les poids lourds au rendez-vous et première victoire italienne
Quatre équipes différentes se sont partagé les honneurs sur la ligne d’arrivée. Les Australiens leaders du championnat ouvrent le bal dans la première course, à l’issue d’un duel avec les Britanniques. « Les conditions de navigation sont vraiment compliquées. Le vent varie sans arrêt. Parfois on a 8 nœuds, parfois 20 nœuds », commente Tom Slingsby après cette victoire inaugurale. Ce sera le seul coup d’éclat de son équipage qui va ensuite enchaîner des départs médiocres et une série de contre-performances.
La course suivante est le théâtre d’un âpre corps à corps entre Canadiens et Néo-zélandais. Les premiers réussissent un départ canon à droite de la ligne et prennent les commandes. Dans leur sillage, les Black Foils de Peter Burling maintiennent la pression et attaquent systématiquement sur le bord opposé jusqu’à prendre l’avantage au moment d’enrouler la dernière marque.
La troisième confrontation du jour célèbre la toute première victoire des Italiens depuis leur entrée dans le championnat cette année. Le quadruple champion du monde et double champion olympique de Nacra17 Ruggero Tita réalise une superbe course, menée pratiquement de bout en bout, devant des Espagnols très offensifs.
L’ultime régate a bien failli être enlevée par l’équipage allemand d’Erik Kosegarten-Heil. C’était sans compter sur le savoir-faire et l’expérience de Dylan Fletcher qui s’impose dans le dernier bord, prenant dans la foulée la tête du classement provisoire du Rockwool France Sail Grand Prix I Saint-Tropez, un point devant les Néo-Zélandais.
Des Espagnols très réguliers
Sans avoir gagné une seule manche aujourd’hui, l’équipe de Diego Botin et Florian Trittel est récompensée pour sa régularité. Los Gallos, qui ont déjà remporté deux Sail Grand Prix cette saison, prennent la troisième place provisoire et une option sur la finale.
Verdict demain samedi
Il reste encore trois courses en flotte à disputer avant de connaître l’identité des finalistes, puis du vainqueur de ce 9e Sail Grand Prix 2025. Le décor devrait changer en baie de Saint Tropez : la météo annonce un temps nuageux, voire orageux, synonyme de vents incertains et de suspense pour le classement définitif !