

Cette dernière journée en mer sonne la fin de cette longue étape de près et le dénouement de ce feuilleton. Alexis Loison sur Groupe REEL semble sur la bonne voie pour aller s’imposer à Saint-Vaast-la-Hougue. C’est désormais sur une file indienne de près de 40 milles de long que les 31 concurrents abordent ce dernier sprint.
Le courant sera très certainement le garde barrière de ce dernier tronçon de cette ultime étape de La Solitaire du Figaro Paprec 2025. Après la longue remontée du Gascogne, place désormais à la Manche, celle de tous les dangers, celle qui a, il y a déjà presque 20 jours a été le théâtre d’une première étape d’anthologie. La Manche, qui pour le moment est le domaine d’Alexis Loison (Groupe REEL) et Jules Ducelier (Région Normandie) qui mènent la flotte vers le ras Blanchard, la redoutée pointe qui fait partie des endroits au monde avec le plus de courant. Un endroit que connait parfaitement Alexis Loison. La grande incertitude en cette matinée est de pouvoir définir l’heure d’arrivée à la pointe nord-ouest du Cotentin. Une ETA qui dictera la marche à suivre pour cette dernière journée en mer.
« C'est une longue remontée mais qui s'est bien passée pour moi en tout cas. Pour le moment c’est tout droit le long de la côte mais pour aller au cap de La Hague il va y avoir des options mais tout ça va dépendre de notre timing d’arrivée là-haut et de l’heure de la renverse de courant. Pour le moment ça va, je tente de ne pas trop penser à l’arrivée mais c’est top d’avoir tenu comme ça sur cette troisième étape. La route est encore longue », commente Alexis Loison (Groupe REEL).
Entre les îles
Depuis le passage à l’occidentale de Sein, la flotte s’est regroupée dans un bord le long de la côte mais au fil de la nuit et des courants, plusieurs routes ont été choisis à la pointe bretonne, entre les iles de Molène pour les leaders, à Ouessant pour les poursuivants et au large entre l’ile d’Ouessant et le rail pour les retardataires. Mais tous sont désormais en file indienne avec près de 40 milles de distance entre le premier Alexis Loison et Titouan Marilley (Action Enfance No Limit)
« Je suis content d’aller voir nos amis les Normands et j'espère qu'on va bientôt arriver parce que ça commence à tirer surtout sur le mental. J’ai l’impression de faire tout à l’envers sur cette Solitaire. J’ai clairement manqué de réussite mais je reviendrai l’année prochaine c’est certain », confiait Titouan.

Garder le courant
Derrière Alexis Loison, Jules Ducelier est en embuscade pour tenter de remporter une première victoire sous les couleurs de la Normandie. Auteur d’une très belle étape, il devance pour le moment Arno Biston (Article.1).
« Ça s’est accéléré un peu au passage de la pointe bretonne,. Nous sommes arrivés à contre-courant dans le four et à Molène, il a fallu trouver un petit trou pour passer en avant de la renverse. On tente d’aller le plus loin possible maintenant avec ce courant avant que qu’il y ait de nouveau la renverse. Notre schéma était assez précis bien avant le départ. C’était préparé. Je commence à être un peu fatigué, j’ai mal partout mais nous attaquons les dernières heures, il faut tout donner », commente Jules Delpech (Région Normandie)
Combattre la fatigue
Désireux de bien faire jusqu’au bout sur cette étape, Tom Goron (Groupe Dubreuil), le benjamin de la course, ne doit rien lâcher et avoue s’effondrer sur les fins de parcours. Grand animateur et souvent à jouer devant Tom ne lâche rien mais la fin de parcours ne va pas lui faciliter la tâche.
« La traversée du golfe n’a pas été simple et je suis content d'avoir réussi à faire une route assez correcte en termes de placement. On a eu pas mal d'avance hier soir en fait et voilà on ne fait pas une très belle trajectoire, on ne devait pas passer au même endroit que les autres avec cette renverse du courant. C’est revenu par l’arrière mais c'est comme ça et puis la route est encore longue. J’ai un petit problème de gennaker, j’espère qu’on n’aura pas l’occasion de devoir le sortir sinon je suis mal. Dans l'ensemble je me sens bien mais je sens que ça va durer encore un peu de temps et qu’il faut tenir jusqu'au bout. J’espère que je vais pouvoir aller au bout sans m’effondrer comme à la première et à la deuxième étape. J’ai une bonne position et j’aimerai terminer une étape à une bonne place », analyse Tom Goron (Groupe Dubreuil).