Les 3 phénomènes météorologiques redoutés par les marins de la Transat Jacques Vabre

Au cours cette transatlantique, les navigateurs devront subir des systèmes météo très variés des latitudes tempérées et tropicales. Voici trois phénomènes météorologiques redoutés par les skippers au cours de leur traversée de l’Atlantique :
Naviguer en automne sur l’Atlantique comme vont le faire les 158 marins de la Transat Jacques Vabre, c’est se confronter au régime d’ouest perturbé sous l’influence de dépressions plus ou moins vigoureuses qui circulent depuis Terre-Neuve vers l’Europe de l’Ouest. Les fronts froids sont particulièrement redoutés des marins. Ils matérialisent une limite entre de l’air subtropical qui remonte du sud-ouest et de l’air polaire qui arrive par le nord-ouest. Le vent se renforce nettement à l’avant du front et peut atteindre 40 à 45 nœuds avec des rafales tempétueuses pouvant dépasser 60 nœuds au passage des fronts froids les plus actifs. Le vent de sud-ouest vire au secteur nord-ouest à l’arrière du front froid avec un temps très instable et de violentes rafales au passage des grains. A ces fortes conditions de vent s’ajoutent des conditions de mer très dégradées. A l’avant du front, la mer est croisée avec la houle de nord-ouest qui arrive du large et la mer du vent de sud-ouest, ce qui ralentit l’avancée des skippers.
Si les marins ont pour objectif d’éviter le gros temps au plus près des dépressions, ils doivent aussi rester à l’écart des zones de vents faibles au cœur des anticyclones ou au passage des dorsales. Pour éviter la pétole (absence de vent) et ne pas se retrouver immobilisé sur l’eau, l’objectif est de contourner les zones de hautes pressions pour garder suffisamment de vent tout en ne rallongeant pas trop le parcours. Sur la route vers la Martinique, la plupart des navigateurs longent la bordure orientale de l’anticyclone des Açores avec un vent de nord-ouest qui tourne progressivement au secteur nord puis nord-est. Débute alors une longue route sous les alizés…
Si l’alizé souffle une grande partie de l’année entre les Canaries et les Antilles, celui-ci n’est pas toujours aussi régulier qu’on voudrait bien le croire. Dans le flux général d’est à nord-est qui domine aux latitudes tropicales, il arrive que des perturbations appelées « ondes d’est » se créent le long des côtes africaines, lorsque de l’air froid descend le long de l’anticyclone des Açores et plonge vers le sud. Une zone de nuages convectifs très compacte se crée en circulant lentement de l’est vers l’ouest de l’Atlantique. Au passage de l’onde d’est, de fortes pluies à caractère orageux se produisent sous les gros cumulonimbus avec des vents très irréguliers en force et direction ce qui met à rude épreuve les navigateurs.
Le pot-au-noir correspond à une zone intertropicale très instable où les conditions météo sont très variables à la fois dans le temps et l’espace, avec des températures et un taux d’humidité très élevés. C’est là que se rencontrent les alizés de nord-est dans l’hémisphère Nord et ceux de sud-est dans l’hémisphère Sud. Cette zone de convergence des vents est propice à la formation de gros cumulonimbus, ces nuages à fort développement vertical à l’origine de fortes pluies orageuses et de vents violents. Dans les parages de ces nuages, le vent peut passer brutalement d’une dizaine de nœuds à une quarantaine de nœuds. Les marins doivent donc scruter le ciel et se préparer à de rapides réglages de voiles lors de l’arrivée du phénomène. Certains habitués n’hésitent pas à analyser les images satellites et trouver la moindre opportunité pour traverser cette zone le plus rapidement possible. Dans leur descente de l’Atlantique, la plupart des marins cherchent à se décaler dans l’ouest puisque le Pot-au-Noir y est plus étroit qu’à proximité du continent africain.
Pour plus d'articles sur la Transat, découvrez le dossier de la rédaction !
Pour plus de précisions n'hésitez pas à consulter le site de METEO CONSULT et La Chaîne Météo.