Quand le réchauffement climatique bloque la flotte de la Transat Jacques Vabre à quai

La situation est suffisamment exceptionnelle pour mériter un éclairage. Cette tempête Ciaran est née de la conjonction entre :
1) un jet stream particulièrement puissant sur l’Atlantique entre Terre Neuve et l’Europe de l’ouest, de l’ordre de 300 km/h,
2) un important conflit entre les masses d’air tropicales chaudes et des masses d’air froides descendant du nord de l’hémisphère septentrional, le tout avec un océan Atlantique particulièrement chaud pour cette époque de l’année. Ce cocktail a ainsi transformé cette dépression, qui aurait pu être classique, en bombe sur la fin de sa trajectoire vers l’Europe.
Faut-il y voir un effet du réchauffement climatique ? Nous avons questionné Cyrille Duschesne, prévisionniste METEO CONSULT – La Chaîne Météo, pour lui poser la question. « Nous avons une situation inédite avec de l’air de plus en plus chaud en surface, un océan chaud avec beaucoup d’évaporation et un jet-stream puissant, explique-t-il. Je vois dans cette tempête Ciaran un effet du réchauffement climatique non pas tant dans la fréquence des systèmes dépressionnaires en ce moment que dans leur puissance ». Et la suite ? Les marins vont devoir patients et opportunistes pour quitter le Havre et voguer vers le soleil. Nous allons en effet rester la semaine prochaine dans une situation de rail dépressionnaire, une sorte de tunnel, avec des dépressions qui vont s’enchainer et qui vont circuler assez sud. « Il va falloir qu’à un moment, ça se débloque, commente Cyrille Duchesne. Soit nous allons avoir une grosse poussée froide qui va repousser l’air vers le sud et couper la circulation d’ouest, soit avoir un anticyclone qui va tout repousser vers le nord. Pour l’instant, il n’y a pas d’issue ».
Réponse pour la flotte dans les prochaines heures ou jours.