Tempête Ciaran : des vents records et des dégâts sur nos littoraux
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Une tempête historique : jusqu’à 207 km/h en Bretagne et de nombreux records battus
La Bretagne a été la région la plus impactée par la tempête Ciaran. Le cœur de la dépression, pointée à 952 hPa, est passé à une centaine de kilomètres de Brest dans la nuit de mercredi à jeudi. Les rafales de vent ont pu atteindre des valeurs records de 156 km/h à Brest, 190 km/h à Brignogan, 195 km/h sur l’Île de Batz et même 207 km/h relevés à la Pointe du Raz dans le Finistère.
Ces valeurs de vent, historiques, dépassent parfois celles observées au cours des précédentes tempêtes comme Lothar en décembre 1999 ou l’ouragan d’octobre 1987, qui demeure l’événement tempétueux le plus violent des annales en Bretagne (216 km/h à la Pointe du Raz).
Ces vents tempétueux ont également impacté le littoral de la Manche et le golfe de Gascogne.
Une vague de 21 mètres observée
Ciaran, qualifiée de “bombe météorologique” du fait de son développement explosif sur le Nord de l’Atlantique a soulevé une houle qui combinée aux vagues générées par le vent a provoqué des conditions apocalyptiques en mer. Une vague de plus de 21 mètres a été mesurée à la bouée des Pierres Noires au large du Finistère.
Le Conquet à la pointe #Finistère dans la #tempête. Au large, une 🌊#vague a atteint 21,1 m de haut aux Pierres Noires. https://t.co/vl1gS0KVc2
— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) November 2, 2023
Ces vagues ont ainsi pu déferler sur la côte, engendrant avec le phénomène de surcote liée aux basses pressions, des submersions marines et des inondations à proximité du littoral et dans les ports, notamment lors des périodes de pleine mer. Fort heureusement, les coefficients de marée relativement bas (65 à 75) ont permis de limiter le déferlement des grosses vagues, sans pour autant empêcher de nombreux dégâts.
Des dégats matériels nombreux
Des dégâts matériels ont été constatés, comme à Roscoff, où trois bateaux de plaisanciers ont coulé dans le port, des mâts ont été arrachés et des catamarans, bien qu’attachés, ont été projetés sur les pontons.
Sur les mouillages, il y a également eu de la casse. Des dizaines de bateaux ont rompu leurs amarres et ont dérivés. Sur la grève de Garel, dans l’Ille-et-Vilaine, des bateaux ont été drossés sur les rochers.
Les navires, plus en sécurité en mer qu’à quai
Dans les ports de plaisance, bon nombre de bateaux ont été mis en sécurité pour parer à ces conditions hors normes. On double les amarrages, on vérifie le positionnement des pare-battages ou l’on met son bateau en cale sèche pour éviter toutes dégradations.
Certains navires marchands ont été déroutés tandis que d’autres ont tout de même circulés en pleine tempête en Manche.
Et pour cause, les navires sont parfois plus en sécurité en mer qu’à quai. Les ports sont souvent bondés de bateaux cherchant à se protéger et les places manquent.
De plus, les navires pourraient être sujets à des collisions entraînant dégâts matériels mais également risque de pollution. Dans ce type de situation, un bateau à la dérive peut être plus en sécurité en mer qu’à proximité de la côte.
Encore de l’agitation ces prochains jours
Le rail dépressionnaire venu de l’océan Atlantique persiste ces prochains jours. La tempête Ciaran s’évacuant, nous retrouverons temporairement vendredi des conditions plus calmes sur nos littoraux du Nord de la France. Le littoral Aquitain restera en prise à des vents violents et à des vagues pouvant atteindre les 6 mètres.
Ce week-end, un nouveau fort coup de vent ou tempête est attendue sur nos côtes. Moins forte que Ciaran, cette tempête nécessitera malgré tout de rester très vigilant au cours des prochaines heures.
Suivez l'évolution de la tempête en direct sur La Chaîne Météo et METEO CONSULT Marine.