Transat Café L'Or : Boissières-Dutreux, la paire vendéenne
Pour le navigateur basé aux Sables d'Olonne, plus connu sous le nom de « Cali », cette association avec Benjamin Dutreux, souvent sous-estimée, lui a permis d'obtenir son meilleur résultat sur la Route du café, à bord du bateau qui a d'abord été mis à l'eau comme IMOCA d'Alex Thomson, avec lequel il a terminé deuxième du Vendée Globe 2016, et que « Benj » a mené à la 10e place lors de la dernière édition.
Pour Benjamin, il s'agissait de sa dernière course sur ce bateau qu'il cède à Arnaud. Il y avait donc une pointe d'émotion pour le navigateur qui construit actuellement un nouvel IMOCA, et cette arrivée représentait une sorte de triomphe. Un exorcisme mineur aussi pour Cali qui avait perdu son mât lors du dernier Vendée Globe et avait navigué sous gréement de fortune jusqu'à la Martinique.
Les deux marins ont fait une course solide pendant la phase tactique et stratégique dans l'Atlantique, mais ont été dépassés dans les alizés. Cependant, compte tenu de l'âge de leur IMOCA, ils ont bien performé, Dutreux prouvant une fois de plus qu'il a les compétences nécessaires pour obtenir de bons résultats avec un bateau plus ancien.
Propos recueillis à leur arrivée au ponton hier soir :
Benjamin Dutreux : "Ça a été assez éprouvant. Nous avons essuyé de violentes rafales et de fortes bourrasques depuis 24 heures, donc c'est vrai, ça a été assez dur. Mais c'est bien, ça nous a donné un petit coup de fouet, parce que sinon, nous nous sentions un peu seuls, donc c'était cool."
Comment s'est passé votre traversée ?
Arnaud Boissières : "Vraiment super, oui,. Le fait d'avoir navigué ensemble en début de saison a été un énorme avantage, surtout pour moi, car cela m'a permis de me familiariser avec le bateau. Nous nous connaissions déjà, donc nous nous comprenions bien, c'était vraiment génial."
"Revenir en Martinique, c'est spécial pour moi, car la dernière fois que j'étais ici, j'étais censé terminer aux Sables d'Olonne. Mais non, c'était l'objectif. Mon objectif ici était de terminer dans le top 10, et nous l'avons fait. Cela n'a pas été facile, mais pendant longtemps, nous avons été avec le groupe principal, c'était génial."
Benjamin Dutreux : "En fait, nous avons livré une belle bataille jusqu'au Maroc, c'était incroyable, nous nous sommes éclatés, nous nous sommes vraiment poussés les uns les autres. Ensuite, il est vrai que les bateaux plus récents ont pris un départ légèrement meilleur que le nôtre, avec des vitesses impressionnantes, c'était incroyable à voir. Résultat, nous étions un peu découragés dans notre petit coin. Cela ne voulait pas dire pour autant que nous n'essayions pas de pousser le bateau à ses limites, car nous savions aussi qu'il y avait deux bateaux plus récents derrière nous, et qu'ils revenaient à toute vitesse. Nous nous sommes donc dit que si nous voulions les garder derrière nous, nous devions pousser le bateau un peu plus fort. Nous avons alors essayé différentes configurations sur le bateau, c'était génial. Pour moi, c'était ma dernière course transatlantique sur ce bateau. Je suis donc heureux de le ramener dans le top 10 avec Cali cette fois-ci. J'ai passé des années merveilleuses sur ce bateau. C'est donc très émouvant de faire ma dernière course sur ce bateau."