Transat Paprec : derniers instants à terre avant le grand saut

Tout devient le « dernier » : dernier petit déjeuner, dernière météo, derniers mots aux proches. C’est le moment de se recentrer, de poser les bases pour les vingt jours de course à venir.« Je suis détendu mais je suis surtout hyper content d’y aller, l’excitation remplace le stress », confie Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir), presque enfantin :« C’est comme lorsqu’on est gamin, on compte les dodos avant le Jour J ! »Le sommeil, d’ailleurs, est un enjeu stratégique dès maintenant. « J’arrive à m’endormir tôt même si la course tourne dans la tête », glisse Victor. Même sérénité chez Davy Beaudart (Hellowork) :« J’ai la chance d’avoir de l’expérience et de savoir comment gérer les départs. »Et pour Jules Ducelier (Région Normandie), c’est l’heure des derniers ajustements :« J’essaie surtout d’anticiper en matière de sommeil parce qu’une fois en mer, ce ne sera plus pareil ! »Concentration maximale, planification millimétréePas question de se disperser. « On essaie de ne pas s’éparpiller, d’avoir un rétroplanning pour garder des moments de récupération », explique Lola Billy (Région Bretagne CMB-Océane). Même si la météo s’annonce clémente au départ, la tension monte doucement.« Je fais des siestes pour commencer à fractionner mon sommeil », précise Hugo Dhallenne (Skipper Macif), déjà dans le rythme des quarts.Les briefings météo se succèdent, en particulier celui de 17h00 orchestré par la direction de course et par METEO CONSULT, suivi de ceux organisés par les pôles de formation.« C’est comme un grimpeur qui cherche sa voie », résume joliment Thomas André (Cap St Barth, avec Cindy Brun) :« En fonction des routages, on imagine nos choix, on se projette. Le parcours infuse tout doucement dans la tête. »Une soirée studieuse plutôt que festiveSi le groupe Maracujah doit monter sur scène ce samedi soir au village de la course, les duos, eux, font l’impasse. Place à un dîner calme, aux dernières discussions familiales, et à la détente avant l’intensité.« Ce sera un bon repas et une bonne nuit », dit Charlotte Yven.« On va passer du temps avec les proches et se coucher tôt », ajoute Lola Billy.Cindy Brin (Cap St Barth) partage cette priorité :« Je ne vais pas voir mes enfants pendant près de trois semaines. J’ai envie d’être à fond avec eux. »Et Arno Biston (Article.1) résume le sentiment général :« On commence tout doucement à faire nos ‘au revoir’. »
Charlie Dalin, témoin inspiréPrésent cet après-midi sur le village, Charlie Dalin, vainqueur du Vendée Globe et lauréat de la Transat Paprec en 2012, n’a pas manqué de saluer les futurs partants.« C’est une course que j’aime beaucoup », confie-t-il avant d’ajouter :« Il y a souvent des outsiders qui gagnent parce qu’ils osent. Ce n’est pas une course où un bon bateau suffit. Il faut croire en ses options, tout peut se jouer sur une prise de risque. »Demain, dès 10h00, les skippers referont un ultime passage sur scène avant de quitter les pontons entre 10h30 et 11h30. Le départ sera donné à 13h02 précises, suivi d’un parcours côtier qui passera par Port-La-Forêt, le Cap Coz, puis Concarneau, avant de filer vers les Glénan et le Golfe de Gascogne.Le vent de nord à nord-ouest devrait souffler entre 12 et 15 nœuds, avec quelques rafales possibles autour de 20 à 22 nœuds. Une météo dynamique mais maniable, idéale pour entrer rapidement dans le vif du sujet malgré quelques ondées possibles.Cap sur l’Atlantique. La Transat Paprec s’apprête à écrire une nouvelle page, et cette journée de veille en aura été l’introduction sensible, humaine, intense. Le calme avant la course, et les cœurs déjà tournés vers le large.
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