Transat Paprec : le nouveau jeu des 1000 bornes

Au sein de la flotte, on n’en finit plus de se creuser les méninges. La zone sans vent qui barre la route de la flotte - longue étendue bleue sur la cartographie - va tout changer. « La question, c’est de savoir comment la contourner », assure Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes). « Les fichiers ne disent pas la même chose, ça reste très ouvert, souligne Estelle Greck (Région Bretagne CMB Espoir). Clairement, on se donne rendez-vous dans six jours et on croise les doigts ! » « Ça va être une nouvelle phase de la course, le match va se bousculer devant et pour nous aussi, ajoute Tiphaine Rideau (Banques Alimentaires). Ça va rendre la Transat Paprec encore plus incroyable ! » Romain Bouillard (Décrochons la lune) ne dit pas autre chose : « il pourrait y avoir un nouveau départ qui remet tout en cause. Le premier peut terminer dernier et le dernier premier ! »
Les prémices de la zone de molle se fait déjà sentir
Alors, tous s’affairent comme au premier jour à tout donner, à enchaîner les quarts et surtout à ne rien lâcher. Pour l’instant, les forces en présence semblent peu avoir évolué. « C’est conforme à ce qu’on a dit hier, décrypte Francis Le Goff. Tout le monde vise le même passage par le Nord pour contourner ce centre dépressionnaire ». La flotte continue à se resserrer même si ce samedi matin, Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois, 1ers), Cap St Barth (Cindy Brin et Thomas André, 2es) et Skipper Macif (Charlotte Yven et Hugo Dhallenne, 3es, positionnés à 10 milles plus au Sud) occupent toujours le podium provisoire.
Derrière, si la flotte semble regroupée dans le même couloir - Francis Le Goff parlait hier de « petite route » - Quentin Vlamynck et Audrey Ogereau (Les Étoiles Filantes, 4e) sont parvenus à se rapprocher du trio de tête en étant positionné légèrement plus au Nord. Pour le reste, la plupart progresse plus au Sud à l’image de Demain (Martin Le Pape et Mathilde Géron, 5e), Région Bretagne CMB Espoir (Victor Le Pape et Estelle Greck, 6e), ou encore Laure Galley et Kévin Bloch (DMG MORI Academy, 7e). « La flotte est assez dispatchée, il y a des options différentes, il va falloir attendre de voir ce qui marche », précise Chloé Le Bars (FAUN,8e). Les prémices de la zone sans vent se font déjà sentir.
À bord de Décrochons la lune, Romain Bouillard évoque un « énorme coup dur » : « on avançait bien et d’un seul coup zéro. Des vagues, des nuages, pas de vent et on est à 3 noeuds ». Il n’est pas le seul à avoir subi des « petits airs » et des zones de vent très faibles. Ça a été le cas ces dernières heures pour Skipper Macif ou encore Demain.
Bientôt « le grand moment de vérité »
Les skippers vont continuer leur progression ainsi jusqu’à demain matin. Ensuite, place à un nouveau choix. Un routage préconise d’empanner pour faire une route directe vers Saint-Barthélemy en longeant les zones de vents faibles. Un autre opte pour une route un peu plus au Nord, légèrement plus longue mais moins périlleuse. « Cette décision, ce sera le grand moment de vérité de la course, assure Francis. Les leaders auront sans doute tendance à trouver un chemin intermédiaire entre ces deux options, quitte à se recaler au fil de leur progression ». Quoi qu’il en soit, il y a toujours « une certaine stabilité » à propos des ETA (les heures estimées d’arrivée). Toute la flotte devrait en effet arriver en 36 heures et les premiers sont toujours attendues le jeudi 8 mai prochain. « Certains modèles évoquent une arrivée dès le matin à Saint-Barth ou en début de nuit, confie le directeur de course. La vérité sera sans doute entre les deux ».
DES NOUVELLES DU BORD
Tout est une question de point de vue, même la course au large. Alors quand Maggie Adamson et Calanach Finlayson s’amusent avec une perche à selfie, sensations garanties : on passe sous la coque, on longe le mât, on file à l’étrave et on respire, nous aussi, à plein poumons. Cela offre un bel aperçu de ce que vivent en ce moment les marins entre éclaircies, grains et crainte de se retrouver empétolés.
Quentin Vlamynck et Audrey Ogereau (Les Étoiles Filantes) se sont filmés en traversant un grain justement puis en cavalant à fortes vitesses. Adrien Simon et Chloé Le Bars (FAUN), ont fait le point sous un soleil couvert alors qu’Annaëlle Pattuch et Hugo Cardon (Humains en actions) ont croisé Mael Garnier et Catherine Hunt (Selencia Serfrance). Davy Beaudart (Hellowork) a immortalisé le moment fatidique de l’alarme réveillant sa co-skippeuse, Julie Simon, Thomas de Dinechin (Almond for Pure Ocean) a travaillé la météo sous le regard de sa peluche, « petit bison » et Corentin Horeau (Région Bretagne - CMB Océane) a préparé un plat de pâtes avec charcuterie et parmesan qui a ravi Lola Billy...
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