Météo Vendée Globe : grand suspens, à 48 heures de l'arrivée du premier !

Par Figaronautisme.com

Chaque jour, un expert en météo marine de METEO CONSULT analyse et décrypte la situation météo et son évolution pour les skippers de l’édition 2020-2021 du Vendée Globe. Ce lundi matin, Charlie Dalin se retrouve à nouveau leader à 30 milles devant son rival Louis Burton, lui même à moins de 40 milles devant Boris Herrmann. Ils remontent les marches d'un escalier au grand large du Portugal car ils sont contraints de faire des empannages dans un vent de sud-ouest qui se situe pile dans l'axe de la route directe. Leur objectif du jour est de se positionner le mieux possible à l'entrée du golfe de Gascogne, pour entamer une final en mode régate dans un flux de sud-ouest un peu affaibli et irrégulier.

Du suspens pour l'arrivée !

Le suspens reste entier dans le peloton de tête ce lundi. Le malouin L.Burton s'est finalement fait doublé par Charlie Dalin qui a été un peu mieux placé pour faire de la vitesse dans cette remontée entre les Açores et le Portugal. Pourtant rien n'est joué car le flux de sud-ouest est de plus en plus faible et irrégulier en se rapprochant du Cap Finisterre.

Le classement reste très serré pour le trio de tête regroupé en moins de 70 milles de distance et rien n'est joué même si Hermann avec quelques heures de bonnification pourrait se retrouver premier au classement même si Dalin et Burton arrive avant lui à franchir la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne. Selon les premières projections, ils devraient arriver mercredi aux Sables. 

 

SITUATION DU LUNDI 25 : où se positionner à l'entrée du golfe de Gascogne ?

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La situation semble propice à une arrivée rapide et favorable pour le groupe des 10 premiers, à tel point qu'on peut se risquer à prévoir l'arrivée des 5 premiers bateaux le mercredi 27 puis de 4 autres le lendemain, le 28 janvier. Autant de bateaux arrivant de façon aussi rapprochée serait de l'inédit dans l'histoire du vendée Globe !

Les premiers progressent ce lundi à proximité du front chaud d'une perturbation, dont il faudra surveiller la vitesse de progression car selon sa position le vent sera différent. A l'avant, il oscillera entre 8 et 15 noeuds au secteur sud-est tandis qu'à l'arrière il sera de sud-ouest puis ouest-sud-ouest pour 14 à 20 noeuds. Mais les pri,ncipaux modèles météo sont plutôt cohérent pour cette situation dans son ensemble, ce qui permet aux skippers de choisir une option et de s'y tenir.

A partir du 5 ème, le vent fraichira en liaison avec la très forte dépression qui évolue lentement à l'est de Terre-Neuve. Elle pourrait se creuser autour de 960 hPa là-bas, et générer une grosse houle d'ouest de 4 à 6 m. Derrière, A.Tripon se sortira tout juste de la dorsale anticyclonique, cet axe de hautes pressions prolongeant l'anticyclone de Madère vers l'ouest, et sous lequel il n'y a pas beaucoup d'air.

SITUATION DU MARDI 26 : vent d'ouest ou nord-ouest derrière le front ?

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La position des concurrents ce mardi à l'entrée du golfe de Gascogne sera déterminante pour la dernière ligne droite vers l'arrivée. Elle aura été déterminé les jours précédents par le choix d'être positionné devant ou derrière le front chaud de la perturbation. Certains seront alors plus au nord que d'autres, mais probablement encore à l'avant de ce front. Ils progresseront sous un vent soutenu et instable de secteur sud-ouest autour de 18 noeuds, mais ce vent faiblira avec le rapprochement d'une faible dorsale à l'arrière. De l'évolution de cette dorsale dépendra la suite. En effet, dans le cas où elle s'étendrait vers le nord le vent tournerait temporairement au nord-ouest et favoriserait alors une route directe vers les Sables sur majoritairement un seul bord, alors que dans le cas contraire c'est une progression avec de nombreux empannages qui se poursuivrait. Ce dernier schéma semble le plus majoritaire et contraignant pour les concurrents, qui doivent s'attendre à la lutte des empannages.

A noter que plus à l'arrière, J.Le Cam et B.Dutreux se feront rattraper par un nouveau front froid propulsé par la forte dépression de Terre-Neuve. La mer deviendra forte à très forte sous un vent de sud-ouest à sud force 7 beaufort. Dans ce flux de sud, ils devront à nouveau changer de bord pour mettre de l'est dans leur route. Eux aussi devront gérer ensuite le passage du front froid, derrière lequel le vent tournera à l'ouest avec de forts grains.

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TENDANCE METEO DU MERCREDI 27 : comment se positionner dans le Golfe de Gascogne ?

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Le suspens pour l'arrivée reste entier en raison des incertitudes qui persistent mercredi concernant une possible molle des vents dans le Golfe de Gascogne et cela avant l'arrivée du front chaud issu de la dépression Terre-neuvienne. Cette configuration météo ne change pas la donne, à savoir que les 5 premiers avanceront toujours dans un flux de secteur sud-ouest, entre le front chaud qui les aura doublé, et le front froid suivant, plue musclé, qui arrive par l'arrière. Entre les deux, les skippers évolueront dans le secteur chaud, sous un ciel bas et gris de stratus, avec des bruines et une mer très formée.

Au vu des fichiers météo, on observe que tout le monde évoluera dans ce flux orienté au sud-ouest, mollissant en progressant vers l'est, c'est à dire dans le Golfe de Gascogne, vers l'arrivée. Quand on dit "tout le monde", cela dépendra des options et des coups que certains auront peut-être tenté d'ici là, comme nous l'évoquions pour C.Dalin qui pourrait faire un choix plus vers l'est.

Y.Bestaven, le plus au nord, pourrait reproduire le coup de maître effectué par L.Burton dernièrement, à savoir remonter le plus au nord avant le changement de bord vers l'est : ce serait le dernier empannage avant l'arrivée aux Sables pour le groupe de tête.

Les concurrents doivent donc se soucier, pour ce mercredi, de la baisse des vents temporaire sur l'est-Gascogne puis de leur renforcement par l'arrière avec le front froid en approche. Celui-ci devrait passer sur les Sables dans la nuit de mercredi à jeudi : il sera accompagné d'une menace de coup de vent de sud-ouest.

Si cette évolution se confirme, l'arrivée aux Sables pourrait être freinée mercredi matin, ce qui pourrait retarder un peu les heures d'arrivée estimées jusqu'à présent. Attention cependant à l'arrivée de la perturbation par l'ouest. Elle pourrait progresser plus ou moins rapidement que prévu à ce jour, avec une menace de coup de vent à partir de la fin de journée sur la zone d'arrivée.

TENDANCE ULTERIEURE : du gros temps pour l'arrivée aux Sables !

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Comme indiqué ci-dessus, le flux océanique perturbé de secteur sud-ouest sera très dynamique à partir de la nuit de mercredi à jeudi sur le Golfe de Gascogne. Le flux de sud-ouest instable pourrait atteindre la force 7 à 8 Beaufort avec des rafales proches de 40 noeuds et une mer très formée (creux de 6 m). Cette situation présente des différences à la fois en terme de chronologie et de force des vents selon les modèles météo utilisés, mais reste assez cohérente dans la globalité.

Plus à l'arrière, il est probable que B.Dutreux et J.Le Cam bataillent ferme dans ce flux de sud-ouest musclé, à la latitude de la Galice Espagnole (La Corogne). Enfin, A.tripon aurait rejoint lui aussi le flux de sud-ouest, mais nettement plus au sud, dans des conditions plus calmes.

Vendredi, le flux tournera plutôt à l'ouest, présentant une accalmie avec un effet de dorsale, mais l'on surveille déjà, à l'arrière, la progression d'un forte dépression remontant vers la Mer d'Irlande, et qui serait responsable d'un fort coup de vent sur le Golfe de Gascogne pour l'arrivée des suivants en fin de semaine.

Régis Crépet, meteoconsult marine 

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Nathalie Moreau
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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