Vendée Globe : Starlink à bord des IMOCA, une révolution pour les skippers

Par Figaronautisme.com

L'édition 2024-2025 du Vendée Globe marque un tournant technologique pour les skippers qui arpentent les océans. L’intégration de Starlink, l'Internet par satellite développé par SpaceX, à bord de nombreux IMOCA représente une avancée notable en matière de communication.

Avec des connexions haut débit de 40 à 220+ Mbit/s, Starlink offre une couverture mondiale qui permet non seulement des échanges plus rapides et stables, mais aussi une transmission fluide de vidéos et d’images en temps réel. Cette innovation suscite de nombreuses attentes, tant du côté des marins que du grand public.

Une avancée stratégique pour la course et pour les skippers

L'arrivée de Starlink sur les bateaux redéfinit les possibilités de communication durant cette course en solitaire, sans escale et sans assistance. Grâce à une connexion Internet fiable et performante, les skippers peuvent désormais échanger plus efficacement avec leurs équipes à terre, les médias, et même leurs familles. Dans un environnement aussi rude que l'océan, où chaque minute compte, cette réactivité accrue en cas d’urgence constitue un atout de taille.
Les bénéfices de Starlink se font également sentir du côté du bien-être des marins. La possibilité d'accéder à des contenus de divertissement, tels que des podcasts, de la musique ou des séries, est une première dans l’histoire du Vendée Globe. Après des jours, voire des semaines de solitude au cœur des océans, cette connexion devient un outil pour maintenir un moral élevé et combattre l’isolement. Yannick Bestaven résume l'impact de Starlink avec enthousiasme : « C’est du délire, c’est du délire. On a la 5G à bord partout sur la planète grâce à Monsieur Musk. » Même Fabrice Amédeo a pu, grâce à Starlink, suivre la finale de la Ligue des Champions depuis son IMOCA en pleine mer, un luxe autrefois inimaginable pour les skippers du Vendée Globe.

Un équilibre délicat entre connexion et déconnexion

Cependant, certains marins abordent cette innovation avec réserve. Le Vendée Globe est avant tout une aventure personnelle, où la solitude et le détachement du monde font partie intégrante de l’expérience. Certains skippers choisissent de limiter l'usage de cette technologie pour ne pas perdre ce lien unique avec la nature et l’océan. Paul Meilhat, skipper de Biotherm, rappelle : « Après des années de préparation et trois semaines de village, on sera seul en mer. La course, c'est la priorité, mais je pense que je vais essayer d'apprécier de m'ennuyer de temps en temps. »

Guirec Soudée, skipper de Freelance.com, partage également ce point de vue et préfère se tourner vers des activités plus authentiques : « Je ne suis pas trop Netflix dans les mers du Sud, par contre j'ai prévu des fils de pêche pour tenter d'attraper des bons poissons et changer un peu du lyophilisé. » Pour ces marins, rester connecté en permanence présente le risque de diminuer l’intensité de l’aventure en solitaire, en diluant la magie du Vendée Globe dans un flot de notifications et de distractions numériques.

Nautisme Article
© Jean-Marie Liot

Coût et avantages de la technologie Starlink

Si, lors de l’édition précédente, les skippers s’appuyaient principalement sur des systèmes comme Inmarsat et Iridium, ces solutions présentaient des limites : des débits faibles, des coûts élevés et une couverture parfois instable. En 2020, les forfaits Inmarsat et Iridium pouvaient atteindre plusieurs milliers d'euros par mois pour une connexion à 700 Kbps, laissant peu de place à un usage de données intensif.

Pour le Vendée Globe 2024-2025, l'intégration de Starlink représente une avancée notable avec une offre bien plus compétitive. Starlink propose des débits de 40 à 220+ Mbit/s, avec des forfaits adaptés aux besoins de chaque marins.
• Forfait Mobile Prioritaire – 50 Go : 239 € par mois.
• Forfait Mobile Prioritaire – 1 To : 940 € par mois.
• Forfait Mobile Prioritaire – 5 To : 4 713 € par mois.
Les skippers peuvent profiter d’un débit bien plus élevé pour un coût similaire ou inférieur. Le coût du matériel s’élève à 2 389 €, un investissement qui se justifie pour une connexion optimale et un accès en continu à une bande passante suffisante pour les besoins modernes des skippers. Comparé aux technologies précédentes, Starlink constitue une alternative performante et abordable pour les IMOCA.

Règlementation stricte

Le Vendée Globe impose des règles strictes en matière de communication pour préserver l’équité sportive. Les règles de la course sont claires, les skippers n’ont droit à aucune assistance. Les skippers peuvent consulter des sites Internet publics, à condition qu’ils soient référencés dans les moteurs de recherche. Toutefois, tout échange ou consultation visant à améliorer les performances du bateau est strictement interdit. Les communications avec la terre sont donc limitées aux échanges avec l'organisateur, les secours, le comité de course, la famille et les partenaires. Cette réglementation s’étend même aux historiques de navigation, qui ne peuvent pas être effacés et peuvent être vérifiés dans les 96 heures suivant l'arrivée du bateau. Le cadre règlementaire du Vendée Globe garantit ainsi que l’assistance extérieure ne vienne en aucun cas influencer les résultats ou offrir un avantage compétitif aux skippers.

Un engagement médiatique soutenu par Starlink

La course impose également aux skippers de transmettre des photos et des vidéos pour partager leur aventure en mer. Selon le règlement, chaque skipper doit envoyer au moins six photos par semaine et deux vidéos courtes de deux minutes, trois fois par semaine. « Il y a un double intérêt », explique Hubert Lemonnier, directeur de la course. « L’intérêt pour les médias : 40 bateaux, 40 histoires. Et l’intérêt d’émargement présentiel : donner signe de vie, signe d’humeur de nos skippers. » Grâce à Starlink, cette exigence devient plus réalisable, permettant aux skippers de remplir leurs engagements médiatiques tout en partageant, en quasi temps réel, des moments uniques de leur aventure.

La généralisation de Starlink dans le Vendée Globe 2024-2025 marque une révolution dans l’expérience vécue par les skippers et dans la manière dont le public suit cette course mythique. Si certains craignent que cette technologie amoindrisse le côté mystique et solitaire du Vendée Globe, elle permet néanmoins aux marins de renforcer leurs échanges avec le monde extérieur, tout en respectant les règles d’équité. Pour les spectateurs, Starlink représente l’opportunité de vivre cette aventure en direct, et de découvrir, chaque jour, les histoires de 40 navigateurs aux quatre coins des océans.

Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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