Triangle des Bermudes : une théorie fait débat
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Situé dans l’océan atlantique, entre les Bermudes, la Floride et Porto Rico, le Triangle des Bermudes est une zone géographique à laquelle on attribue une série de disparitions inexpliquées : navires et avions s’y seraient volatilisés depuis les années 1950. C’est en 1964 que l’appellation mythique du lieu est lancée : un auteur parle du «Deadly Bermuda Triangle» (le «triangle mortel des Bermudes») dans le magazine Argosy. Cependant, les phénomènes expliqués observés dans cette vaste étendue d’eau ne datent pas d’hier : Christophe Colomb lui-même avait rapporté le fait que son compas s’était étrangement déréglé dans le secteur. Selon les archives du journal Los Angeles Times, plus de 250 navires et au moins 120 avions auraient disparu dans le Triangle des Bermudes depuis 1900.
2016 : nouvelle découverte au nord de l’Atlantique
En mars 2016, des scientifiques de l’Arctic University of Norway (Université Arctique de Norvège) ont révélé l’existence de plusieurs grands cratères sous la mer de Barents. Cette mer n’est pas située dans le Triangle des Bermudes puisqu’il s’agit d’une zone de l’océan arctique, entre le nord de la Norvège et la Russie occidentale. Mais les chercheurs pensent que ses fonds marins sont très semblables à ceux du Triangle des Bermudes. Autre similitude, la mer de Barents a également été le théâtre de disparitions mystérieuses. Sauf que dans son cas, une grande partie serait imputable aux opérations navales russes (missiles, sous-marins de guerre, réacteurs nucléaires…). Même si, comme pour le Triangle des Bermudes, la mer de Barents a aussi été concernée par les innombrables théories liées au surnaturel. Certains des cratères naturels de la mer Barents mesurent jusqu’à 800 mètres de longueur et 45 mètres de profondeur. Ces derniers produiraient d’énormes quantités de gaz, de méthane en particulier, pouvant générer de véritables explosions sous-marines. Ces explosions pourraient donner lieu à ce que les scientifiques décrivent comme "une avalanche de gaz, qui réchaufferait soudainement l’eau et pourrait faire couler le bateau très rapidement". Les navires seraient littéralement avalés par l’océan en quelques minutes. Pour les avions, l’hypothèse est beaucoup moins crédible, mais pas impossible, selon l’équipe de recherche qui continue ses investigations.
2017 : les bulles de gaz ne peuvent pas avaler des navires
La physicienne et océanographe de renommée international, Helen Czerski, de l’Université de Londres, a déclaré que cette hypothèse ne tenait pas la route. Interrogée par un journaliste d’Aol.com, la scientifique a totalement remis en cause la théorie de l’équipe norvégienne : "Ces bulles de gaz explosent en multiples minuscules autres bulles et se désintègrent. Il ne peut donc pas s’agir d’une gigantesque explosion contrairement à ce qui a été dit. Si celles-ci pouvaient avoir un impact sur un navire, ce serait uniquement de le propulser en hauteur, et non pas de l’aspirer". Voilà qui n’explique donc, toujours pas, les mystérieuses disparitions depuis plus d’un siècle…