Le phare de Tévennec alias les portes de l'enfer...

Une série de drames et d'accidents
Le Finistère abrite indéniablement l’un des phares qui figure au palmarès des monuments les plus hantés du monde et dont la renommée a dépassé celle de nos frontières. Construit à partir de 1869 sur le modèle d’une maison-phare, le phare de Tévennec a été implanté sur un rocher entre l’île de Sein et la porte du Van.
Achevé en 1874, la plupart de ses gardiens ont tour à tour été frappés soit par la mort de façon brutale, soit par la folie. Henri Guézennec, premier gardien du phare, ne le savait certainement pas : le rocher de Tévennec, bien avant d’abriter un phare, était déjà connu dans les alentours comme le témoin d’événements tragiques. La cause ? Un mythe tenace selon lequel un naufragé serait mort de faim sur le rocher malgré ses tentatives d’appels au secours auprès des bateaux qui passaient à proximité.
Le premier gardien sombre dans la folie quatre ans à peine après avoir intégré le phare. La légende raconte qu’il entendait des voix lui ordonnant de quitter les lieux. Second prétendant au titre de gardien, Alain Menou, qui ne croit pas un mot de ces légendes colportées de villages en villages. Il tiendra six années, jusqu’en 1885, avant de perdre la tête lui-aussi. Inquiète, la population de pêcheurs demande au curé de Plogoff de bénir le rocher. Par la suite, les phénomènes mystérieux ne font que redoubler. Entre un gardien auxiliaire qui perd la vie dans des conditions floues, un autre gardien qui tombe inopinément en plein sur un couteau, ou encore un bébé qui a la mauvaise idée de vouloir naître dans le phare et qui, évidemment, ne survit pas, le Phare de Tévennec regroupe à lui-seul presque une dizaine de décès jusqu’en 1910. "Pour vivre en ces lieux, il faudrait être sans espérance, et ce n’est pas facile", note l’écrivain et ancien gardien du phare d’Ar-Men, Jean-Pierre Abraham.
Face à tant d’événements tragiques, l’administration décide alors d’installer un feu automatique. Plus aucun gardien n’a depuis connu le supplice de résider dans ce phare considéré comme «maudit». Pour autant, les phénomènes mystérieux n’ont pas cessé : des bruits angoissants sont régulièrement signalés par ceux qui s’y aventurent. Certains attribuent ces sons aux nombreuses âmes qui hantent le site, quand d’autres parlent de roches creuses rendues bruyantes par la marée qui y pénètre.
Un phare en ruine...
De fin février à fin avril 2016, Marc Pointud a investi les lieux, et l'expérience fut particulièrement rude. Sa conclusion ? Pas de fantômes mais un bâtiment qui tombe en ruine. Le budget de l'aventure de Marc Pointud, président de la "Société nationale pour le patrimoine des phares et balises", fut estimé à 6 200 euros (transports, équipement du lieu de séjour, matériel de sécurité et de communication...). "Tout est en mauvais état, mais le gros problème c'est le toit qui fuit. L'eau passe dans les murs, qui sont pleins d'eau. Il y a de l'humidité tout le temps. Donc les poutres ont commencé à pourrir, les planchers pourrissent petit à petit. Le bâtiment s'en va si on ne fait rien." Son expérience a fait le tour du monde. Il espère une rénovation rapide de l'édifice et aimerait y installer une maison d'artiste.
Après que Marc Pointud ait séjourné 69 jours au sein du phare, deux célèbres youtubeurs relèvent le défi et décident de passer une nuit dans le lieu présumé "hanté". Lors de leur aventure, les jeunes hommes filment méticuleusement leurs expériences...