Plongée dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio
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Tous les navigateurs connaissent, de réputation ou pour l'avoir pratiqué, le détroit des Bouches de Bonifacio. Il s'agit d'un goulet de douze kilomètres qui sépare la Corse de la Sardaigne, avec ses innombrables écueils, ses vents violents et ses forts courants. Mais la vision qu'offre la « cité des falaises » est spectaculaire lorsqu'on l'aborde par la mer : la citadelle, majestueuse sur son éperon calcaire, les maisons « collées-serrées » qui semblent prolonger les à-pics vertigineux, le goulet de Bonifacio et son port, où trouver un abri providentiel par gros temps.
Au plus près, c'est aussi le plaisir du cabotage, des criques sauvages en baies profondes, avec toujours d'agréables mouillages et un site de repli selon l'orientation du vent. Pour en profiter pleinement, ne faites pas l'impasse sur la réglementation de la réserve. Renseignez-vous sur les zones de mouillages organisés et les plans de balisage : celui de l'archipel des Lavezzi, par exemple, délimite cinq zones d'ancrage, uniquement dans des baies. Partout ailleurs autour de l'île Lavezzo, la plus grande de l'archipel, toute forme de mouillage (que ce soit ancrage, amarrage ou stationnement géostatique) est interdite jusqu'à l'isobathe 40 m. De la même manière, jeter l’ancre - voire naviguer - n’est pas permis dans les « zones de non-prélèvement » (les réserves intégrales) de l'ensemble de l'aire marine. Par contre, nous vous recommandons fortement de vous y baigner avec un masque sur les yeux et un tuba en bouche car ce sont des sites généreux en vie. Celui du Grain de sable est sans doute le plus accessible, directement depuis la ville (place Saint-Roch, Ville haute). Au pied même des falaises, à cinq mètres du bord, les gros sars vous passent entre les jambes et les nacres s’épanouissent dans les herbiers de posidonie. Le panorama est grandiose et le décor sous-marin varié : gros blocs éboulés, failles, zones de galets, amas de roches creusées offrent de nombreux abris aux animaux. Attention toutefois aux navettes touristiques qui s’approchent du bord.
Une petite rando et à l’eau
D'autres sites, plus discrets, méritent eux aussi la découverte en mettant pied à terre. Certains vous demanderont un peu de marche. Mais la richesse de leur vie sous-marine et la beauté des sentiers littoraux méritent bien une petite randonnée avant la baignade. C'est aussi l'assurance d'éviter les endroits trop fréquentés.
À l'ouest de Bonifacio, la presqu'île des Bruzzi et ses îlots (un quart d'heure de marche aller), la baie profonde et protégée de Paraguan (1h30), et, à l'est de la cité, le cap Pertusato (1h30 par le « piale », le plateau bonifacien), sont des sites de toute beauté. Les chemins qui vous y conduisent appartiennent au Conservatoire du littoral. À terre comme en mer, la réserve abrite des espèces remarquables, pour certaines endémiques, caractéristiques des écosystèmes méditerranéens : dans les airs, goélands d'Audoin, cormorans huppés ou puffins cendrés accompagneront peut-être vos balades. Sous l'eau, ce sont les mérous, dentis, corbs, sars, étoiles de mer, girelles colorées et toute la petite faune des herbiers de posidonie que vous aurez la chance de croiser. Vous ne les connaissez pas ? Vous souhaiteriez être guidé dans votre découverte ? Les guides de l'Office de l'environnement de la Corse (OEC) vous accueillent sur le sentier sous-marin des îles Lavezzi. Ils fournissent même le masque et le tuba.
Avant de partir, pensez à consulter les prévisions sur METEO CONSULT Marine. Pour vous accompagner dans vos navigations et escales à terre, n'hésitez pas à télécharger l'application gratuite Bloc Marine.