Naviguer aux Galápagos : guide complet pour une aventure unique au bout du monde

Par Figaronautisme.com

Les îles Galápagos, joyaux du Pacifique, incarnent l’évasion ultime pour les navigateurs en quête de nature préservée. Ce paradis, formé de paysages volcaniques uniques et habité par une biodiversité exceptionnelle, fascine autant qu’il impose le respect. Cependant, si l’archipel est un rêve pour de nombreux plaisanciers, y naviguer demande une préparation méticuleuse, des autorisations spécifiques, et le respect absolu de règles environnementales rigoureuses.

Un cadre de navigation strict pour préserver l’écosystème

Entrer dans les eaux territoriales des Galápagos avec un bateau privé est une démarche encadrée par une série de règles strictes. Tout navire, dès son arrivée, doit choisir un port d’entrée parmi cinq options : Baltra, Puerto Ayora sur Santa Cruz, Puerto Baquerizo Moreno sur San Cristóbal, Puerto Villamil sur Isabela ou Puerto Velasco Ibarra sur Floreana. Une fois ancré, le bateau ne peut plus lever l’ancre, sauf pour quitter définitivement les Galápagos. Toute navigation entre les îles est strictement interdite pour les plaisanciers privés. Les déplacements à l’intérieur de l’archipel se font exclusivement via des embarcations de charters accréditées, accompagnées de guides officiels.

Pour les équipages de moins de dix personnes, la démarche administrative est relativement simple : aucun permis spécial n’est nécessaire, à condition de rester au mouillage dans le port d’entrée choisi. Pour les équipages de dix personnes ou plus, l’obtention d’un permis spécial, ou autógrafo, devient obligatoire avant même l’entrée dans les eaux des Galápagos. Ce permis spécial est aussi obligatoire si vous souhaitez changer de port. Ces formalités s’accompagnent également d’une fumigation obligatoire du bateau, destinée à éliminer tout insecte ou organisme susceptible de perturber cet écosystème unique. Afin de réaliser et de payer l'ensemble des formalités, vous pouvez trouver le contact de chaque représentant maritime par ici.
Les autorités, soucieuses de maintenir l’intégrité des Galápagos, appliquent des restrictions drastiques : il est interdit de prélever quoi que ce soit de la faune ou de la flore, ou encore de laisser des traces visibles de son passage. Ces règles, si elles peuvent sembler contraignantes, sont essentielles pour protéger un patrimoine naturel qui ne ressemble à aucun autre au monde.

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Puerto Ayora à Santa Cruz© Wikimédia

Une expérience hors du commun, mais coûteuse

Naviguer dans un sanctuaire aussi précieux que les Galápagos a un coût. Entre les redevances portuaires, les taxes d’entrée dans le parc national, et les inspections obligatoires, l’aventure peut rapidement peser lourd sur le budget d’un plaisancier. Les navigateurs doivent s’acquitter de frais pour chaque membre de l’équipage, en plus des coûts liés à la fumigation et à la validation des formalités douanières et environnementales.
Les coûts pour séjourner aux Galápagos varient fortement selon le type de bateau, le nombre de passagers et les formalités requises. Pour un bateau privé, les frais incluent généralement :

- Droits d’immigration : environ 15 USD par personne.
- Droit d’entrée au parc national : 200 USD par adulte et 100 USD pour les enfants.
- Frais pour l’agent local (obligatoire) : entre 60 et 150 USD selon négociation.
- Divers frais portuaires (balises, poubelles, eau, taxes de débarquement) : souvent autour de 150 à 200 USD.
Ainsi, pour un bateau de taille moyenne avec deux personnes à bord, un séjour classique de 20 jours peut coûter environ 750 à 1000 USD, sans compter les excursions ou services supplémentaires. Pour faciliter l’obtention des autorisations, il est recommandé de passer par des agences spécialisées en navigation vers les Galápagos.

Ces mesures, bien qu’essentielles pour préserver l’équilibre écologique des îles, suscitent parfois des critiques. Certains plaisanciers regrettent la lourdeur administrative et les coûts élevés qui accompagnent l’accès à cet archipel. Pour un équipage modeste, le total des redevances et formalités peut se chiffrer à plusieurs centaines d’euros. Cette barrière financière risque de décourager une partie des amateurs de voile, réservant ainsi l’accès aux navigateurs les plus aisés. Cependant, cette limitation a aussi son rôle dans la préservation des Galápagos. En filtrant le nombre de visiteurs, elle contribue à minimiser l’impact humain sur un écosystème déjà fragile.

Pour les visiteurs non équipés d’un bateau, l’avion est le moyen le plus simple et le plus courant d’accéder aux Galápagos. Les îles principales, Baltra (Santa Cruz) et San Cristóbal, sont desservies par des vols réguliers depuis Quito et Guayaquil. Les billets aller-retour coûtent généralement entre 200 et 570 USD, selon la saison et l’aéroport de départ.

Si vous préférez alterner entre la mer et un hébergement terrestre, les îles proposent plusieurs options d’hôtels de qualité à prix modéré :

- Hotel Fiesta à Puerto Ayora (Santa Cruz), pour son cadre calme et ses services adaptés aux familles.
- Casa Opuntia à San Cristóbal, un hébergement charmant face à la baie.
- La Casa de Marita à Isabela, idéal pour son atmosphère chaleureuse et sa proximité avec la plage.

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© unsplash - Andres Medina

Une immersion dans un éden naturel
Malgré les défis liés à la navigation dans cet archipel préservé, les Galápagos continuent d'attirer les navigateurs du monde entier grâce à leur attrait incomparable. À Puerto Ayora, sur l’île de Santa Cruz, les visiteurs peuvent découvrir la célèbre station Charles Darwin, un centre de recherche et de conservation dédié aux tortues géantes, véritables emblèmes de l’archipel. Sur l’île d’Isabela, Puerto Villamil offre des plages immaculées où des lagunes salées accueillent des flamants roses dans un cadre naturel époustouflant. De son côté, San Cristóbal, à travers Puerto Baquerizo Moreno, allie une ambiance urbaine à la proximité unique avec la faune locale, où les otaries, curieuses et sociables, se promènent librement sur les quais et les plages, créant des moments inoubliables. La faune terrestre et marine des Galápagos est d'une richesse exceptionnelle : les iguanes marins, par exemple, sont les seuls au monde capables de plonger et de se nourrir d'algues, tandis que les oiseaux comme les fous à pattes bleues et rouges, et les pingouins de Humboldt, qui vivent au nord de l'équateur, offrent un spectacle fascinant. Ces derniers, rares et surprenants, sont un enchantement pour ceux qui ont la chance de les observer dans leur habitat naturel.

Activités nautiques : exploration des fonds marins

Les eaux cristallines des Galápagos offrent des expériences de plongée et de snorkeling parmi les plus spectaculaires au monde. Des sites tels que Devil’s Crown, près de Floreana, et Kicker Rock, proche de San Cristóbal, regorgent de jardins coralliens, de poissons tropicaux, de requins de récif et de tortues marines. Les amateurs de sensations fortes peuvent croiser la route des requins-marteaux et des raies mantas qui évoluent dans les profondeurs, offrant des moments d'adrénaline inoubliables. Plonger ici, c’est pénétrer un monde vibrant où la vie marine s’exprime dans une clarté exceptionnelle, un spectacle que tout passionné de nature souhaite vivre.
Pour une exploration plus douce, le kayak et le paddle permettent de glisser sur l’eau en toute tranquillité. Ces activités sont idéales pour découvrir des criques isolées et des lagons cachés, tout en observant les mangroves peuplées de frégates et de pélicans bruns. C’est une expérience qui permet de se rapprocher de la faune tout en savourant la sérénité de la nature environnante, offrant un aperçu unique des paysages préservés de l'archipel.

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Randonnées terrestres : découverte des paysages spectaculaires
Les randonnées terrestres aux Galápagos révèlent des panoramas à couper le souffle. Sur Santa Cruz, par exemple, le sentier menant aux cratères jumeaux "Los Gemelos" offre des vues imprenables sur une végétation dense et des espèces endémiques, tandis qu'Isabela séduit les randonneurs avec ses sentiers menant au Volcan Sierra Negra, l’un des plus grands cratères actifs de la planète. Floreana, quant à elle, séduit par la diversité de ses paysages, des plages de sable blanc aux zones volcaniques, idéales pour les amateurs de nature et de randonnée.

Participer à la préservation : un acte de responsabilité
Les Galápagos, classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, doivent leur beauté et leur biodiversité exceptionnelles à des efforts constants de préservation. Les visiteurs peuvent participer à des activités encadrées par des associations locales, contribuant ainsi à la protection des espèces et de leurs habitats. Ces initiatives ont un double objectif : préserver la biodiversité locale et sensibiliser les voyageurs à l’importance de la conservation. Tous les types d’activités, tant maritimes que terrestres, sont organisés de manière responsable pour s'assurer que la nature reste protégée et que les générations futures puissent, elles aussi, découvrir la magie des Galápagos.

Pour les navigateurs et les passionnés de nature, les Galápagos représentent une expérience sans pareille, où chaque rencontre et chaque exploration contribue à créer des souvenirs inoubliables tout en soutenant la préservation de cet éden exceptionnel.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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