Ponts de mai : 5 idées de navigation pour s’évader le temps d’un week-end prolongé
1. Bretagne Sud : cap sur les îles du Ponant au départ de Quiberon
Jour 1 : Port-Haliguen – HouatDepuis le port de Port-Haliguen, facilement accessible et bien pourvu, vous pourrez rejoindre l’île de Houat en début de journée. Plusieurs options de mouillage s’offrent à vous : Treac’h er Beniguet, très abrité et apprécié par vents de nord à ouest, ou la rade de Houat, plus ouverte, mais encore relativement calme en mai.À terre, il est possible de s’approvisionner à la supérette du village. La boulangerie artisanale, ouverte même les jours fériés, propose un pain au levain réputé. Le sentier côtier de l’île, long d’une douzaine de kilomètres, offre une superbe découverte de la côte rocheuse et de ses criques de sable.Jour 2 : Houat – Belle-Île (Sauzon)Depuis Houat, mettez le cap sur Belle-Île. L’arrivée à Sauzon, port paisible situé sur la façade nord, est particulièrement agréable. Le port assèche en grande partie à marée basse, mais les mouillages extérieurs permettent de passer la nuit à bord si les conditions sont favorables.L’escale est idéale pour rejoindre à pied la pointe des Poulains et visiter la villa Sarah Bernhardt. Moins fréquenté que Le Palais, Sauzon séduit par son ambiance plus tranquille, tout en offrant un cadre portuaire très accueillant.Jour 3 : Sauzon – HoëdicRoute vers l’est pour rejoindre Hoëdic, une île intime et sauvage, sans circulation motorisée. Le mouillage devant Port de la Croix offre une relative tranquillité. Il compte 25 bouées à l’embossage, dont 5 sont réservées aux visiteurs — il est conseillé d’anticiper son arrivée, surtout durant les ponts de mai.À terre, ne manquez pas la balade autour de l’île (environ 7 km), la visite du fort Vauban, et un arrêt à la boulangerie du village, où le pain est toujours cuit au feu de bois. Ambiance hors du temps garantie.Jour 4 : Hoëdic – Port-Haliguen (via Teignouse)Pour rejoindre Port-Haliguen, il vous faudra franchir le passage de la Teignouse, en longeant la côte sud de Belle-Île. Attention aux courants autour des roches de la Jument et de la Basse Baguen Hir. Cette dernière navigation boucle une croisière insulaire pleine de contrastes, entre escales patrimoniales et mouillages préservés.
2. Côte d’Azur : un concentré de Méditerranée au départ d’Hyères
Jour 1 : Hyères – PorquerollesLe port Saint-Pierre, à Hyères, est un excellent point de départ. Après une courte navigation, vous atteindrez la plage Notre-Dame à Porquerolles, un mouillage bien protégé des vents de sud-est à sud-ouest, avec un fond de sable accueillant.Le village est accessible à pied. Vous pourrez y faire vos courses, visiter le jardin Emmanuel Lopez, ou découvrir le fort Sainte-Agathe, qui offre un superbe panorama sur l’île.Vous entrez ici dans le Parc national de Port-Cros, où le mouillage libre est strictement réglementé. Il est interdit de jeter l’ancre en dehors des zones autorisées, notamment sur les herbiers de posidonie. Les contrôles sont fréquents, assurés par les agents du parc et les affaires maritimes.Jour 2 : Porquerolles – Port-CrosLa navigation vers Port-Cros se fait généralement sans difficulté. Vous pourrez mouiller sur bouées dans la baie située devant le village ou vous amarrer sur les pontons du petit port. Le mouillage dans la baie de Port-Man, située au nord-est de l’île est très abrité par vent d'ouest mais très inconfortable dès que le vent d'est se lève.Un arrêté préfectoral interdit l’accès à ces bouées aux bateaux de plus de 12 mètres. Cette règle est strictement appliquée, avec des patrouilles régulières des autorités dès le printemps.À terre, vous pourrez découvrir un réseau de sentiers exceptionnel. La montée au fort de l’Estissac ou la boucle jusqu’à la plage de la Palud vous permettront de découvrir une nature préservée. Au retour un passage à l'Hostellerie Provencale pour un apéritif avec une vue sublime sur la baie est fortement recommandé.Jour 3 : Port-Cros – Le Lavandou / Bormes-les-MimosasReprenez la mer en direction du Lavandou ou du port de Bormes, deux escales pratiques et bien équipées. Ces ports offrent des services complets (eau, carburant, avitaillement) et sont idéalement situés pour profiter d’une journée à terre.Depuis Bormes, vous pouvez rejoindre le vieux village, classé parmi les plus beaux de la région, et flâner dans ses ruelles médiévales aux volets colorés.Jour 4 : Le Lavandou – Hyères (La Londe)Dernière étape le long du littoral varois. Une baignade à la plage de l’Estagnol ou de Léoube, peut conclure agréablement la croisière. Attention en approchant de la pointe du Fort de Brégançon car la zone est balisée : la navigation demande un peu de vigilance.
3. Bassin d’Arcachon : navigation au rythme des marées
Jour 1 : Arcachon – Île aux Oiseaux Depuis le port d’Arcachon, partez à marée montante pour rejoindre l’île aux Oiseaux. L’approche se fait en douceur, et vous pourrez mouiller quelques heures pour observer les célèbres cabanes tchanquées.Jour 2 : Lège – Cap FerretEn cabotant à travers les chenaux, vous rejoindrez la plage de Bélisaire, au Cap Ferret, où des bouées permettent un mouillage sécurisé.Le phare du Cap Ferret, ouvert à la visite, offre une vue panoramique sur tout le bassin. Profitez-en pour découvrir le village de l’Herbe ou les cabanes ostréicoles du Canon, accessibles à pied depuis l’embarcadère.Jour 3 : Cap Ferret – Banc d’Arguin Cap vers le banc d’Arguin, zone naturelle classée face à la dune du Pilat. Le mouillage, spectaculaire, nécessite prudence : il est exposé et la marée impose un timing précis.Une fois sur place, vous pourrez débarquer en annexe et marcher sur la crête sableuse du banc. Retour à Arcachon dans l’après-midi. Le port reste une bonne option pour la nuit, mais un mouillage devant la plage Pereire est envisageable si les conditions sont favorables.Jour 4 : Andernos-les-Bains – Arcachon Ensuite, cap sur Andernos-les-Bains, avec escale possible au port du Bétey, bien abrité. À terre, visitez le site archéologique gallo-romain, l’église Saint-Éloi, ou profitez de la promenade du front de mer. Retour à Arcachon dans l’après-midi. Le port reste une bonne option pour la nuit, mais un mouillage devant la plage Pereire est envisageable si les conditions sont favorables.Profitez d’une matinée plus calme pour visiter le quartier historique de la Ville d’Hiver, un concentré d’architecture balnéaire du XIXe siècle, ou cabotez dans les chenaux sud, en fonction des conditions de marée.
4. Étang de Thau : entre conchyliculture et villages méditerranéens
Jour 1 : Marseillan – BouziguesLe départ s’effectue depuis le port de Marseillan, port protégé et vivant, avec commerces accessibles à pied. Après une navigation paisible sur la lagune, direction Bouzigues, célèbre pour ses huîtres et ses moules.Le mouillage devant le village est fortement déconseillé : la zone est très encombrée par les parcs ostréicoles, et le clapot y est souvent désagréable. Il est donc préférable de viser le port de Bouzigues, qui dispose d’un ponton visiteurs adapté aux escales, y compris pour les bateaux de plus de 10 mètres.À terre, la promenade du front de mer est agréable, ponctuée de terrasses et d’étals de pêcheurs. Une visite du musée de l’Étang de Thau, situé à proximité immédiate du port, permet de mieux comprendre l’histoire et la richesse écologique de cette mer intérieure.Jour 2 : Bouzigues – Mèze – Balaruc-les-BainsDepuis Bouzigues, une courte navigation mène au port de Mèze, charmant et bien tenu. Si vous naviguez un jeudi, ne manquez pas le marché hebdomadaire, l’un des plus animés du bassin de Thau, réputé pour ses produits locaux.L’après-midi peut se poursuivre jusqu’à Balaruc-les-Bains, station thermale réputée. Le port communal, bien équipé, accueille les plaisanciers dans de bonnes conditions.À terre, plusieurs possibilités de promenade s’offrent à vous : la promenade Georges Brassens le long de l’eau, ou le jardin méditerranéen Saint-Louis, en hauteur, pour une vue panoramique sur l’étang et le mont Saint-Clair.Jour 3 : Balaruc – SèteL’entrée dans Sète se fait par le canal de la Bordigue, puis par le chenal principal. Le port de plaisance, proche du centre-ville, est idéal pour une escale urbaine.À Sète, les possibilités de visites sont nombreuses : flâner dans les Halles centrales, grimper au Mont Saint-Clair pour admirer le panorama, ou découvrir le quartier de la Pointe Courte, typique et plein de charme. Le musée Paul-Valéry, avec sa collection d’art méditerranéen, mérite également une visite.Jour 4 : Sète – Marseillan (par la rive sud)La navigation retour vers Marseillan longe la rive sud de l’étang, moins urbanisée. En chemin, la réserve naturelle du Bagnas, bien visible depuis le plan d’eau, accueille une faune remarquable, notamment les flamants roses.Si les conditions le permettent, une escale baignade peut être envisagée du côté de la plage des Onglous, à la sortie du canal du Midi. Une belle manière de conclure une navigation douce, gourmande et bien ancrée dans le terroir du Languedoc.
5. Canal du Nivernais : entre vignes, écluses et villages paisibles
Jour 1 : Auxerre – BaillyLe départ s’effectue depuis le port d’Auxerre, situé à deux pas du centre historique de la ville. Avant de quitter le quai, il est possible de découvrir la cathédrale Saint-Étienne, de flâner dans les ruelles médiévales, ou de visiter le musée Saint-Germain, installé dans une ancienne abbaye.La navigation remonte ensuite l’Yonne canalisée vers Bailly, petit village dominé par les falaises calcaires de Saint-Bris. La halte nautique permet d’accéder aux caves troglodytiques de la coopérative, installées dans une ancienne carrière. Ce lieu emblématique est idéal pour une dégustation de Crémant de Bourgogne, directement dans les galeries souterraines.Jour 2 : Bailly – VermentonLa navigation se poursuit entre vignes et bocage jusqu’à Vermenton, joli village de l’Yonne. La halte nautique est bien aménagée, avec avitaillement de base à proximité.À terre, il est possible de rejoindre à pied la confluence de la Cure et de l’Yonne, cadre bucolique et propice à la baignade en saison. Le village conserve également un patrimoine religieux intéressant, avec une église romane et plusieurs lavoirs anciens.Jour 3 : Vermenton – VincellesUne courte navigation permet de rejoindre Vincelles, en longeant les coteaux viticoles de l’Auxerrois. Le port fluvial est bien équipé et situé à proximité immédiate du centre du village.Depuis Vincelles, il est possible d’organiser une excursion à pied ou à vélo vers les vignobles de Coulanges-la-Vineuse ou d’Irancy, deux appellations confidentielles mais remarquables, situées à moins de 5 km. De nombreux producteurs ouvrent leurs caves aux visiteurs.Jour 4 : Vincelles – AuxerreLe retour vers Auxerre s’effectue tranquillement, avec des vues changeantes sur la vallée de l’Yonne. Plusieurs ponts et aqueducs jalonnent le parcours, notamment au niveau de Cravant.Une fois de retour à Auxerre, vous pourrez prolonger la découverte à terre : balade le long des quais, visite de la tour de l’Horloge, ou dernier verre sur une terrasse du centre historique.
En mai, la mer et les canaux ne sont pas encore saturés, les mouillages respirent, et les villages portuaires accueillent les navigateurs avec simplicité. Ces cinq itinéraires sont pensés pour permettre à chaque plaisancier de vivre, même sur quelques jours, une véritable parenthèse. À bord, en mouillage ou à terre, ces escapades offrent tout ce qu’il faut pour se reconnecter à la navigation essentielle, dans un cadre sécurisé, organisé, mais jamais contraignant. Avec un peu d’anticipation et de vigilance réglementaire, le plaisir de la croisière côtière reste intact, même sur un temps court.Alors, à vous de choisir votre cap pour le prochain week-end prolongé. Mai n’attend pas.
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