
Sur les côtes françaises, le succès de la plaisance estivale fait aussi les affaires de profils moins scrupuleux. Des particuliers se présentent comme skippers professionnels, diffusent des annonces séduisantes sur des sites comme Click & Boat ou Leboncoin, et embarquent des passagers sans avoir ni contrat officiel, ni qualification reconnue.
Résultat : une activité souvent hors-la-loi, qui expose les clients à des risques bien réels.
Une prolifération inquiétante, du Finistère à la Méditerranée
Le 21 juillet 2025, la préfecture maritime de l’Atlantique (Finistère) a lancé une alerte officielle après avoir identifié plusieurs offres illégales publiées sur les plateformes. Même constat un mois plus tôt à Saint-Malo, où la DDTM d’Ille-et-Vilaine et le parquet ont engagé des poursuites pour exercice illégal de commandement et travail dissimulé.
En Méditerranée, une campagne de contrôles a été déclenchée dès le printemps. Objectif : stopper les pratiques illégales avant la haute saison.
Car derrière ces offres alléchantes se cachent parfois de véritables infractions : skippers sans brevet, navires non immatriculés pour l’usage commercial, contrats absents ou flous. Le tout souvent maquillé par des prix attractifs et une communication bien rodée.
Ce que dit la loi :
Louer un bateau avec skipper est parfaitement légal... à condition que tout soit conforme. Voici ce que rappelle la préfecture de Corse-du-Sud dans un communiqué publié le 24 juillet :
- Le recours à un skipper est facultatif, jamais imposé.
- Le capitaine doit être indépendant du loueur et proposer un contrat distinct pour sa prestation.
- Il doit justifier d’un livret maritime et être titulaire du brevet de Capitaine 200, un titre professionnel obligatoire (vous pouvez en exiger la présentation).
- La location se fait à l’unité du navire, jamais à la place.
- En tant que locataire, vous restez maître de l’itinéraire et des horaires, dans les limites fixées par les règles de sécurité.
- Les contrevenants encourent jusqu’à 3 ans de prison, 45 000 € d’amende, la confiscation du navire, et des poursuites pour travail dissimulé ou pratique commerciale trompeuse.
Comment repérer un faux skipper ?
- Prix anormalement bas, incluant la navigation.
- Aucun contrat clair pour la prestation du skipper.
- Pas de preuve du brevet de Capitaine 200.
- Immatriculation du bateau floue ou absente (notamment l’absence du statut NUC - Navire à Utilisation Commerciale).
- Communication uniquement via messagerie privée, sans encadrement légal.
Les autorités recommandent de privilégier les circuits professionnels déclarés ou, au minimum, de demander systématiquement les justificatifs avant de confirmer une location.
Les signaux d’alerte à ne pas ignorer
- Prix trop bas avec skipper inclus
- Absence de contrat séparé pour la prestation de navigation
- Pas de preuve de brevet ou de livret maritime
- Annonce floue sur l’immatriculation du navire (NUC obligatoire pour les usages commerciaux)
Naviguer en sécurité : les bons réflexes
Pour naviguer sereinement, mieux vaut prendre quelques précautions. Face à l’essor de la plaisance estivale, les risques ne sont pas seulement juridiques : ils sont aussi météorologiques et humains. Avant toute sortie :
- Consultez les prévisions sur METEO CONSULT Marine, un service fiable pensé pour les plaisanciers. Adaptez votre route à la météo, et n’hésitez pas à reporter votre départ si les conditions se dégradent.
- Vérifiez aussi le matériel de sécurité à bord : registre à jour, brassières en nombre suffisant et adaptées à tous les passagers, enfants compris.
En cas de problème, contactez les secours :
CROSS : 196 (appel gratuit)
VHF : canal 16
En apparence, les offres entre particuliers peuvent sembler attractives. Mais une croisière improvisée avec un skipper fantôme peut vite tourner au cauchemar. Avant d’embarquer, exigez les preuves. Et gardez en tête que la sécurité, en mer, commence toujours à terre.