
Une réglementation européenne, mais des subtilités locales
Depuis fin 2020, tous les pays de l’UE appliquent une réglementation commune, définie par les règlements (UE) 2019/947 et 2019/945. Ces textes ont mis fin aux disparités nationales en fixant des règles identiques pour les drones de loisir et professionnels.
Le principe est simple : c’est le niveau de risque de votre vol qui détermine les obligations, pas votre statut de pilote. Si vous volez à vue, sans survoler de personnes et sous les 120 mètres d’altitude, vous êtes dans la catégorie dite Open, la plus simple.
Mais attention, cette uniformité européenne a ses limites. Chaque pays garde la main sur la gestion de son espace aérien. Concrètement, cela signifie que les zones interdites ou soumises à restrictions (ports, parcs naturels, aéroports, installations militaires...) peuvent varier d’un pays à l’autre.
Zone côtière = pas de règle ? Faux !
Voler au-dessus de l’eau ne vous dispense en rien des règles aériennes. Que vous soyez en Méditerranée, en mer Baltique ou sur la côte Atlantique, les mêmes principes s’appliquent qu’au-dessus de la terre ferme :
o Altitude maximale : 120 mètres, sauf restrictions locales.
o Survol de personnes interdit, sauf avec des drones ultra-légers (<250g) et en restant raisonnable.
o Respect impératif des zones interdites, notamment autour des aéroports, ports commerciaux, bases militaires et réserves naturelles.
Et sur votre spot favori, même si la plage semble déserte, la zone peut très bien être classée comme "restreinte" pour des raisons de sécurité ou de préservation de l’environnement.
Où vérifier les zones interdites ?
Pour voler l’esprit tranquille, la règle d’or est de vérifier systématiquement les cartes interactives officielles. Chaque pays a son propre outil :
o France : le Géoportail drones, développé par la DGAC et l’IGN, reste la référence.
o Espagne : ENAIRE drones.
o Italie : D-Flight.
o Pays-Bas : GoDrone.
o Et pour un tour d’Europe rapide, des sites comme dronelicense.eu recensent les liens vers toutes les cartes officielles des pays européens.
Ces plateformes indiquent en temps réel les zones interdites, les restrictions temporaires (manifestations, feux d’artifice) et les contraintes locales (hauteur limitée à 50m dans certaines réserves, par exemple).
Ce qui change (un peu) d’un pays à l’autre
Même si le socle réglementaire est commun, chaque État membre peut imposer quelques exigences supplémentaires. Voici les différences les plus fréquentes :
o L’assurance obligatoire dès 250g : fortement recommandée partout, elle devient obligatoire dans certains pays.
o Des formalités locales : il peut être demandé de signaler son vol à l’autorité locale, notamment si vous êtes en zone urbaine ou proche d’un site sensible.
o Des interdictions spécifiques : certains pays interdisent purement et simplement les vols au-dessus de certaines plages ou de sites patrimoniaux (ex. : Calanques en France, Cinque Terre en Italie).
La checklist du plaisancier télépilote
Avant de faire voler votre drone, quelques vérifications s’imposent :
1. Drone enregistré ? Si votre appareil dépasse 250g, vous devez avoir un numéro d'exploitant européen visible sur le drone.
2. Formation A1-A3 en poche ? Un petit quizz en ligne suffit pour les vols simples, mais attention si vous volez près des personnes (certificat A2 nécessaire).
3. Zone vérifiée sur la carte officielle ? Toujours checker les restrictions locales avant de décoller.
4. Altitude respectée ? Maximum 120m, sauf indication contraire.
5. Respect des règles locales ? Certaines zones touristiques imposent des démarches supplémentaires.
En mer comme sur terre, le vol de drone en Europe n’est pas une zone de non-droit. Grâce à l’harmonisation européenne, les règles de base sont simples à comprendre. Mais ce sont les détails locaux qui feront la différence entre un vol sans souci et une amende salée.
Avant chaque décollage, prenez l’habitude de consulter la carte officielle du pays, de vérifier vos autorisations et de respecter les règles de bon sens : pas de survol de personnes, pas d’intrusion sur les sites protégés, et surtout... de belles images à la clé !