Feu de l’Aude : des cendres sur la plage du Barcarès, la fumée visible jusqu’aux Baléares
Mardi 5 août, un incendie hors norme s’est déclaré entre Sigean et Fitou, dans le département de l’Aude. En l’espace de quelques heures, il est devenu le plus vaste feu de l’année en France, ravageant plus de 16 000 hectares de végétation. C’est un record jamais vu depuis plus de cinquante ans en Méditerranée française.
Attisées par des vents violents, une végétation desséchée et une chaleur écrasante, les flammes ont parcouru plus de seize communes, détruisant sur leur passage des maisons, des campings, des vignes et de nombreux véhicules. Un homme a perdu la vie, plusieurs personnes ont été blessées, et plus de 2 000 pompiers restent mobilisés pour contenir les foyers encore actifs. Si le feu a pu être fixé, selon les autorités, la menace d’une reprise reste présente.
Les conséquences ne se sont pas limitées à la zone sinistrée. À plus de 40 kilomètres, sur la plage du Barcarès, les vacanciers ont été surpris de voir des cendres retomber sur le sable. Des serviettes noircies, des grains collés à la peau, et un ciel légèrement voilé ont suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, souvent mêlées d’inquiétude et de fascination.
Plus impressionnant encore, les images satellites ont montré un immense panache de fumée s’élevant au-dessus de la Méditerranée, remontant vers le nord, jusqu’à être visible depuis le ciel catalan espagnol, et même jusqu’aux îles Baléares. À cette distance, la fumée n’était plus qu’un voile dans le ciel, mais sa portée symbolise à elle seule l’ampleur exceptionnelle du sinistre.
Une alerte grandeur nature pour la Méditerranée
Cet incendie est un nouveau signal d’alarme pour les zones méditerranéennes. La conjugaison d’un stress hydrique extrême, de vents violents, d’une canicule persistante et d’une végétation inflammable crée des conditions explosives. Dans l’Aude, comme dans d’autres régions du sud de la France, les forêts deviennent des poudrières.
À cela s’ajoute une émotion forte dans les communes touchées, où les dégâts sont importants. Mais face à la catastrophe, la solidarité s’est organisée très vite : des centres d’hébergement ont ouvert, des repas ont été préparés pour les pompiers et les habitants déplacés, et les dons affluent.
La situation reste sous surveillance. Les autorités appellent à la vigilance et rappellent que 90 % des incendies sont d’origine humaine. Dans les jours qui viennent, la météo sera décisive pour éviter toute reprise.
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