Mer Méditerranée en surchauffe : 30 °C attendus, un record depuis 2003

Sous le soleil d’août, la Méditerranée s’enflamme. « D’après nos modèles, nous pourrions atteindre 30 °C cette semaine, un niveau jamais observé depuis 2003 », alerte Gilles Matricon, météorologue La Chaîne Météo. La mention, simple en apparence, est d’une gravité saisissante : un tel seuil rappelle les eaux alarmantes de l’été caniculaire, qui avaient déjà mis à l’épreuve les fonds marins et la vie aquatique.
Cette hausse ne sort pas de nulle part : selon Mercator Océan International, la température moyenne de surface de la Méditerranée avait déjà atteint 23,86 °C en juin, pulvérisant des records mensuels antérieurs. Et si cette avance estivale se confirme, elle marquera une rupture dans les dynamiques saisonnières habituelles.
Depuis les années 1980, la mer Méditerranée se réchauffe d’environ 0,4 °C par décennie, une tendance constante qui accentue l’intensité et la fréquence des vagues de chaleur marines, véritables « canicules océaniques » ou « blobs », aux conséquences parfois dévastatrices. Par exemple, en juillet 2022, une anomalie de température de +5 °C a été détectée en mer de Ligurie, une surchauffe jamais vue depuis le début des mesures satellites.
Ces événements ne sont pas que des curiosités météorologiques. Ils provoquent des perturbations écologiques majeures : mortalités massives de faune benthique, effondrements des écosystèmes locaux, propagation d’espèces invasives, et apparition de zones marines à faible oxygène, les fameuses « zones mortes ». En 2003 déjà, cet état de crise avait entraîné une mortalité massive des organismes vivant sur les fonds marins.
Cette année, les premiers signes sont déjà là. En juillet, les eaux dépassaient en moyenne 26 °C, frôlant déjà, près de deux mois avant les pics habituels, les records de chaleur de 2024 qui atteignaient 28,9 °C en surface.
Le réchauffement climatique, loin d’être une hypothèse lointaine, s’impose dans chaque vague, chaque soleil de plomb, et chaque centième de degré gagné. Il réécrit les équilibres et rappelle, en chiffres et en chaleur, que la Méditerranée peut devenir un thermomètre plus qu’un refuge.
Au-delà de la fascination, cette élévation de la température de la Méditerranée est un avertissement : un écosystème précieux, qui régule le climat et abrite une grande diversité, est poussé à ses limites. Quand « l’eau brûle », ce n’est pas de majesté, mais d’un signal d’urgence dont nous mesurons encore mal l’étendue. L’heure est à l’écoute, à la surveillance scientifique et, surtout, à l’action.
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