Tarituba, un village de pêcheurs hors du temps

L’un des derniers visages authentiques de la baie
Moins spectaculaire que les criques d’Ilha Grande mais infiniment plus sincère, Tarituba séduit par sa simplicité. Une plage ourlée de cocotiers, une rangée de maisons aux façades colorées, une église blanchie à la chaux qui veille sur la baie - tout ici respire la douceur et le temps suspendu.
Le village s’étire doucement le long d’une ruelle pavée qui grimpe vers la route côtière reliant Rio à São Paulo. En contrebas, un petit quai vit au rythme de la pêche : chaque matin, les barques colorées reviennent chargées de crevettes roses, de dorades, de raies ou de roussettes. La poissonnerie, à deux pas, devient alors le cœur battant du village. Les conversations s’y mêlent au cliquetis des balances et au parfum iodé des arrivages frais.
Dans cette baie préservée, la nature reste souveraine. Les dauphins viennent souvent jouer à l’étrave des embarcations, et il n’est pas rare d’apercevoir une tortue remonter à la surface, paisible, entre deux bateaux de pêche. L’eau, limpide, invite à la baignade ou à une sortie en palanquin jusqu’à l’Ilha do Cedro, petit bijou de sable blanc à quelques encablures.
Escale paisible sur la route des grands voyageurs
Quelques voiliers viennent s’ancrer devant Tarituba, le temps de refaire les pleins au petit supermarché du village ou de savourer la quiétude du lieu avant de repartir. Parmi eux, Hughes et Caroline, à bord de leur sloop en acier Rêve d’Antilles, ont posé l’ancre pour plusieurs semaines.
Après un long périple depuis Ushuaia, les Malouines et Buenos Aires, ils savourent ici un répit bien mérité. Entre bricolage sur le pont, baignades et promenades au village, cette escale symbolise pour eux un retour à la lenteur, à la mer sans contrainte. Ils apprécient la proximité de Paraty, accessible en bus en trois quarts d’heure, pour les réparations ou les démarches avant leur futur départ vers les Açores.
À la tombée du jour, la lumière glisse sur les pentes verdoyantes de la Serra do Mar. Les ombres s’allongent sur la plage, les lamparos s’allument à la proue des bateaux de crevettiers, et les rires des enfants résonnent encore sur le terrain de football où l’herbe pousse librement. Le ballet des taxis-boats ramène les derniers visiteurs depuis les îles alentour.
Le charme discret d’un Brésil préservé
Quand la chaleur retombe, le village retrouve son calme. Les pêcheurs discutent autour d’une bière glacée, les familles se rassemblent sur les terrasses, et les voyageurs se mêlent aux habitants dans le bar de Walid, repaire local connu pour sa glace à la noix de coco et ses pastéis de camarão, chaussons frits garnis de crevettes.
L’ambiance, simple et généreuse, reflète le vrai Brésil : celui des sourires spontanés, de la musique en fond et du temps qui s’étire sans urgence.
Tarituba, c’est cette escale qu’on ne cherche pas mais qu’on n’oublie jamais. Un lieu à taille humaine, suspendu entre mer et montagne, où la vie coule lentement, portée par le vent du large et la rumeur du soir.
Avant de partir, pensez à consulter les prévisions sur La Chaîne Météo Voyage.