Mission Grèce 2025 : 40 jours d’exploration pour une Méditerranée vivante
Une aventure scientifique et humaine
Lancée le 25 septembre 2025 sous le haut patronage du Prince Albert II de Monaco, la Mission Grèce 2025 a transformé le catamaran hybride MODX 70-01 en véritable laboratoire flottant. Pendant quarante jours, les chercheurs ont sillonné la mer Égée pour étudier les écosystèmes marins, observer les changements et comprendre comment mieux protéger cette mer qui unit tant de cultures.
Sept programmes scientifiques ont rythmé la navigation. Le projet MAR4PAST a révélé la dégradation des forêts d’algues brunes, sauf dans l’aire marine protégée d’Alonissos, où la vie marine reste florissantes, preuve que la protection porte ses fruits. EXOFISH-MED a identifié la progression d’espèces exotiques venues du canal de Suez, plus nombreuses dans les zones exposées du sud. Plancto-Med, Sailing Box et les flotteurs BGC Argo ont fourni des données précieuses sur la température, la salinité et la santé globale des eaux.
Le Centre scientifique de Monaco a également analysé la présence de microplastiques dans les sédiments, tandis que la bathymétrie participative a permis de cartographier des zones encore inconnues des fonds méditerranéens.
La diplomatie environnementale en action
Au-delà des prélèvements et mesures, la mission a aussi joué un rôle clé dans le dialogue international. Le 9 octobre, le Prince Albert II s’est rendu à Alonissos, première aire marine protégée de Méditerranée, pour rencontrer chercheurs, élus et habitants. Ensemble, ils ont abordé trois enjeux essentiels : la préservation du phoque moine, symbole fragile de la mer Égée ; la gestion des aires marines protégées face au changement climatique ; et la coopération scientifique entre Monaco et la Grèce.
Ces échanges ont illustré la diplomatie environnementale chère à la Principauté : bâtir des ponts entre science et politique pour défendre la mer comme un bien commun.
Partager, sensibiliser, impliquer
Rapprocher la mer du public était une autre mission essentielle. À Athènes, l’exposition Le Temps de l’Action - Les Aires Marines Protégées de Méditerranée a inauguré la tournée de sensibilisation.
Sur les îles d’Alonissos et de Syros, les écoliers ont participé aux ateliers Eau Vivante et Mer Méditerranée animés par l’Institut océanographique de Monaco et Plankton Planet, tandis que pêcheurs, gardes et associations échangeaient sur la gestion collective du milieu marin.
À Volos, étudiants et enseignants en biologie marine ont assisté à des démonstrations de drones, capteurs et outils de modélisation, avant une conférence du Centre scientifique de Monaco sur la pollution microplastique.
La start-up Cosma a, elle, déployé son drone sous-marin pour cartographier le golfe Pagasétique, offrant une nouvelle lecture des fonds marins grecs.
Ces initiatives ont permis de tisser un lien direct entre science, jeunesse et société, prolongeant la mission bien au-delà du navire.
Une Méditerranée d’avenir
« La Méditerranée est un laboratoire du vivant et un carrefour de coopération. En unissant science, diplomatie et partage, nous faisons plus que comprendre la mer : nous créons les conditions de sa protection durable », résume Xavier Prache, directeur des Explorations de Monaco.
Cette mission en Grèce inaugure un cycle de six ans consacré à la Méditerranée vivante. Les prochaines étapes suivront le même cap : observer pour comprendre, partager pour sensibiliser, agir pour protéger.
