Des soldats israéliens ont arraisonné samedi un navire finlandais transportant des militants pro-palestiniens, dont cinq députés européens, empêchant une nouvelle tentative de briser le blocus maritime de la bande de Gaza.
Le bateau Estelle, affrété par le mouvement suédois "Ship to Gaza Sweden", est arrivé dans la soirée au port israélien d'Ashdod. Ses passagers ont été remis à la police, puis aux services d'immigration du ministère israélien de l'Intérieur.
"Les passagers étrangers, entrés illégalement en Israël, seront expulsés vers leur pays d'origine. Ils pourront repartir immédiatement s'ils renoncent à être entendus par le juge qui doit prononcer leur expulsion dans 72 heures", a déclaré une porte-parole de l'immigration, Sabine Haddad
Dans un communiqué, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a félicité l'armée et dénoncé "une provocation".
"Même les gens qui étaient sur le bateau savent qu'il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza. S'ils étaient vraiment préoccupés par les droits de l'Homme, ils seraient en route pour la Syrie", a-t-il dit, les accusant de "n'avoir d'autre objectif que de noircir le nom d'Israël".
Dans un communiqué, les organisateurs ont dénoncé "l'attaque israélienne et l'arraisonnement de l'Estelle dans les eaux internationales, ce qui confirme de nouveau le rôle de gendarme d'Israël dans la région".
A Gaza, un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a estimé que "l'assaut de l'occupation contre le navire Estelle et l'enlèvement des militants à son bord est un acte de piraterie et un crime contre l'humanité".
L'Estelle, en provenance de Suède, était arrivé le 4 octobre à Naples (Italie) d'où il était reparti le 6 octobre et avait été ravitaillé mardi dans les eaux internationales au large de la Crète (Grèce).
Cinq députés européens étaient à bord -Ricardo Sixto Iglesias (Espagne), Sven Britton (Suède), Aksel Hagen (Norvège), Vangelis Diamandopoulos et Dimitris Kodelas (Grèce)-, ainsi que l'ancien député canadien Jim Manly.
Cette goélette à trois mâts bâtie en 1922 devait débarquer des fournitures scolaires et médicales et des matériaux de construction.
Le blocus terrestre, aérien et maritime de la bande de Gaza a été imposé en juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien (relâché en octobre 2011 contre un millier de prisonniers palestiniens), puis renforcé en 2007 au moment de la prise de contrôle de l'enclave par le Hamas.
Ce blocus a ensuite été allégé après l'assaut israélien contre le ferry turc Mavi Marmara le 31 mai 2010 (neuf morts), navire amiral d'une flottille humanitaire qui tentait de briser le blocus.
En 2011, un rapport de l'ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais considéré comme légal le blocus imposé par Israël.