Le rapporteur de l'ONU pour le droit à l'alimentation Olivier de Schutter lance mardi un appel à combattre la surexploitation des océans pour éviter que la sécurité alimentaire de très nombreux pays dépendants de la pêche ne soit gravement mise en danger.
"Sans action rapide pour protéger les mers de pratiques non durables, les pêcheries ne pourront plus jouer leur rôle crucial dans la sécurisation du droit à l'alimentation pour des millions de personnes", avertit Olivier de Schutter dans un rapport publié mardi.
Ce rapport pointe la responsabilité des flottes industrielles dans la surexploitation des océans et plaide pour le soutien aux pêcheries artisanales, plus à même selon lui de combattre les excès et de garantir l'accès à l'alimentation des populations locales.
"Les bateaux industriels peuvent apparaître comme l'option économique, mais seulement parce que les flottes reçoivent d'importantes subventions tout en externalisant les coûts de la surpêche et la dégradation des ressources", dit l'expert.
Selon le rapport, la consommation de poissons représente 15% des protéines animales consommées dans le monde. Dans les pays à faibles revenus, ce pourcentage est encore plus élevé (20%), atteignant même 23% en Asie et 50% en Afrique de l'Ouest.
Dans au moins 30 pays, le tiers des protéines animales proviennent de la pêche.
De plus, la pêche fait vivre 12 millions de petits pêcheurs, surtout dans les pays en voie de développement.
Pourtant, les ressources halieutiques sont confrontées à de multiples dangers: surpêche (renouvellement des stocks non assuré), chalutiers abîmant les fonds, rejet massif de poissons morts, pêche illégale (10 à 28 millions de tonnes), acidification des eaux et pollutions de toutes sortes.