Les 48 pays chargés de gérer la pêche des thonidés, réunis à Agadir (Maroc) du 12 au 19 novembre, vont devoir décider des prochains quotas de thon rouge, une espèce menacée dont l'apparent rétablissement des stocks suscite à la fois optimisme et appel à la prudence.
Après être tombé à des niveaux menaçant sa survie, le nombre de spécimens de cette espèce emblématique de la Méditerranée semble sur la voie du salut.
Le comité scientifique de la Cicta (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) a indiqué début octobre que les stocks étaient en voie de rétablissement: une bonne nouvelle, toutefois assortie de larges réserves sur "la vitesse et l'ampleur de cette hausse".
Quel contraste avec les années 2008/2009, lorsque les ONG et certains pays, persuadés que les excès des années 90 et 2000 étaient en train de conduire à l'extinction de l'espèce, appelaient à une interdiction pure et simple de la pêche.
Plus de 50.000 tonnes par an étaient pêchés dans les années 90. Et par la suite, les premiers quotas n'étaient pas respectés.
Si l'idée d'un moratoire n'a pas été retenue par la Cicta, cette organisation inter-gouvernementale s'est résolue à réduire drastiquement les volumes de pêche permis.
En 2008, le quota était encore de 28.500 tonnes, puis est passé à 22.000 tonnes en 2009, à 13.500 tonnes l'année suivante, avant de descendre à 12.900 tonnes en 2011 et 2012.
Les quotas des deux prochaines années sont le principal enjeu de la réunion de la Cicta à Agadir.
La Cicta réunit l'UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, plusieurs pays méditerranéens comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, et la Syrie, ainsi que le Mexique, la Norvège, l'Islande ou le Brésil.