Jean Le Cam a le nez dans les fichiers météo pour tenter de trouver la porte de sortie d’une situation compliquée : rattrapé par une dorsale, il tente le maximum pour s’échapper mais doit également anticiper le passage d’un « thalweg » qui lui barre la route.
« Ces mots-là n’ont rien de savant ! Je vous explique. La dorsale, c’est une excroissance d’un anticyclone, c’est un peu une langue de haute pressions. Le thalweg, c’est l’inverse, c’est l’excroissance d’une dépression. Ces deux phénomènes météos ont finalement les mêmes manifestations : le vent y est faible et surtout changeant car ces zones marquent des frontières entre deux systèmes météos. Par exemple, devant moi, j’ai du vent de Nord alors qu’en ce moment j’ai du vent de Sud. Le passage de ces zones est toujours délicat car la mer est désordonnée, voir cassante, et le vent fou, explique Jean Le Cam. Dans la réalité, ça donne que je progresse dans 8 nœuds de vent et que je fais mon maximum pour aller vite. J’ai envoyé toute la toile, probablement une des dernières fois que je serai sous grand-voile haute dans le Grand Sud. J’en profite également pour faire fonctionner à plein régime le désalinisateur pour préparer des stocks d’eau. »