L'électricité des courants marins, prochain bataille navale industrielle? Avec EDF et GDF Suez côté électriciens et Alstom et DCNS côté industriels, quatre géants français ont récemment accéléré sur le créneau des hydroliennes, avec des milliards d'euros espérés au fond de la mer.
"Après l'éolien en mer posé, c'est l'énergie marine la plus mature", souligne Antoine Rabain, expert du domaine au sein du cabinet de conseil Indicta.
Actionnés par la marée, ces grands rotors immergés -aux airs d'immenses réacteurs d'avion- peuvent produire de l'électricité au fond des mers à fort courant, comme la Manche.
Dans le seul Raz Blanchard, au large du Cotentin, le courant pourrait générer deux fois plus d'électricité que le réacteur nucléaire EPR en chantier juste en face, à Flamanville (Manche).
"On estime le potentiel mondial entre 75 et 100 gigawatts, soit l'équivalent du parc électrique français. La France a un gros potentiel avec environ 3 gigawatts, et donc toutes les chances de devenir un acteur majeur, d'autant qu'il y aura certainement une prime au premier entrant", souligne M. Rabain.
Les énergies marines (éolien offshore et flottant, hydroliennes, énergie thermique des mers...) étaient en vedette mercredi d'Euromaritime, premier salon consacré à l'économie de la mer à Paris.