La Nouvelle-Zélande a annoncé jeudi qu'elle allait sans doute revoir son projet de création d'une vaste aire maritime protégée en Antarctique, auquel s'oppose la Russie, alors que les défenseurs de la nature craignent une nette réduction de la surface du sanctuaire.
Les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande veulent instituer une aire maritime protégée dans la mer de Ross (sud-ouest de l'Antarctique), qui s'étendrait sur plus de deux millions de km2. Cette proposition avait été discutée en juillet par les membres (24 Etats et l'Union européenne) de la convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR), un organisme chargé de gérer les ressources marines de la zone depuis 1982.
Mais aucun accord n'avait été conclu, en raison, selon les ONG, de l'opposition de la Russie, soutenue par l'Ukraine.
Le Premier ministre néo-zélandais, John Key, a estimé jeudi que revoir ce projet était peut-être la seule manière de remporter l'adhésion de tous les pays membres de la CCAMLR. "Si nous voulons que ça bouge, nous allons sans doute devoir procéder à quelques modifications, mais c'est un projet qui est en cours", a-t-il dit devant la presse, depuis les îles Marshall où il participe au Forum des pays du Pacifique. "Nous avons toujours su qu'il y aurait de l'opposition de la part de ceux qui ont des intérêts liés à la pêche dans cette région, ou qui pensent qu'ils en auront un jour", a-t-il ajouté.
Selon les médias du groupe Fairfax, qui citent des sources diplomatiques, la surface de l'aire marine protégée pourrait être réduite jusqu'à 40%, et le nouveau projet autoriser la pêche à des endroits où évoluent des espèces protégées.
L'Alliance pour l'océan antarctique (AOA), une coalition d'une trentaine d'ONG, s'est dite "très inquiète que les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande cèdent beaucoup trop, et se retrouvent avec une aire qui réduit sensiblement la protection de la mer de Ross".