Huit baleines se sont échouées sur une plage de Nouvelle-Calédonie dernièrement et quatre sont décédées, ont indiqué mardi des scientifiques. Des habitants s'interrogent sur le rôle d'une usine de nickel de Vale dans cet échouage.
Le groupe est apparu samedi dans la baie de Somme au sud de la Nouvelle-Calédonie. Lundi soir, deux baleines d'environ six mètres s'y trouvaient encore. Malgré les tentatives des équipes de la province sud et de l'association Opération Cétacés pour repousser les animaux au large, quatre baleines sont décédées, en s'échouant sur la plage. D'après les spécialistes, il s'agirait de baleines à bec de Longman, une espèce très rare, jamais vue en Nouvelle-Calédonie, que l'on rencontre habituellement dans l'océan Indo-Pacifique.
Des habitants de cette région s'interrogent sur le lien entre cet échouage et la rupture la semaine dernière d'une canalisation d'évacuation vers la mer des déchets d'une gigantesque usine chimique de traitement de nickel, située dans la région, et appartenant au géant brésilien Vale. "On ne peut vraiment pas répondre à ce type d'interrogation pour le moment", a cependant déclaré a déclaré Claire Garrigue, experte auprès de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN), spécialiste des cétacés.
D'un coût de 6 milliards de dollars, l'usine hydrométallurgique de Vale, classée Seveso 2, est entrée en production en 2013 après un chantier de douze ans, émaillé d'une kyrielle d'incidents techniques et de différends avec les populations locales.
Dotée d'un rostre long et fin, la baleine à bec de Longman, d'assez grande taille, vit habituellement au large dans des eaux de plus de 1.000 mètres de profondeur. "Si elles sont là, c'est qu'elles sont malades ou qu'elles sont désorientées. Nous attendons le résultat des prélèvements faits sur les baleines décédées pour en savoir plus", a déclaré Mme Garrigue.