Un archipel prisé des touristes, dont les eaux cristallines pourraient abriter la plus grande réserve de pétrole en Espagne : aux îles Canaries, pendant que le groupe Repsol veut commencer à prospecter au printemps, écologistes et autorités locales s'y refusent.
L'entreprise, qui n'attend plus qu'un dernier feu vert du ministère de l'Environnement, prévoit d'y installer dès janvier sa base logistique, pour commencer à sonder en mai, en deux points situés à quelque 60 kilomètres des côtes. Pour le contrer, les opposants au projet ont lancé lundi une campagne doublée d'une pétition en ligne appelant à "sauver les îles Canaries", avec plus de 35.000 signatures. En 2012, des manifestations avaient déjà rassemblé des milliers d'habitants. L'objectif est d'"essayer d'internationaliser le conflit et de rassembler dans une même campagne tous les secteurs qui sont contre les prospections", explique Fernando Rios Rull, qui suit le dossier pour le gouvernement régional, à la tête de cette fronde.
Les eaux profondes des Canaries, selon Repsol, pourraient abriter une véritable pépite: l'équivalent de 900 millions de barils de pétrole (2,3 milliards dans le scénario le plus optimiste), de quoi couvrir 10% de la demande espagnole en produisant, pendant vingt ans, 100.000 à 150.000 barils par jour.
"Les plages de sable blanc du sud de l'île de Fuerteventura sont très appréciées et les touristes viennent en masse pour chercher du soleil, une eau propre et du vent" pour faire par exemple du surf, raconte Miguel Angel Soto, porte-parole de Greenpeace España sur ce thème. Et l'île voisine de "Lanzarote est une réserve de la biosphère qui fonde son économie sur le tourisme de qualité: le pétrole viendrait tacher toute cette image, et en cas de fuite cela compromettrait pour des années le tourisme de ces îles", prévient-il, évoquant aussi les effets désastreux pour cette zone peuplée de cétacés.