Au cours des prochains jours, en liaison avec des conditions météorologiques et environnementales « favorables » des submersions marines sont à redouter, il faudra donc être particulièrement vigilant.
La submersion marine que l’on désigne comme une inondation temporaire de la zone côtière, se produit lors d’événements météorologiques extrêmes. Ce phénomène peu évoqué est devenu plus connu du grand public il y a peu, car associé dans les mémoires collectives au passage de la tempête Xynthia survenue le 28 février 2010 en Vendée.
Quels sont les différents éléments qui favoriseront ces risques de submersion ? Plusieurs facteurs sont à prendre en compte.
Tout d’abord, les coefficients de marées importants à partir de mercredi (coefficient 100) atteindront 107 jeudi et 108 vendredi contribuant tout naturellement à la surélévation du niveau marin. On rappellera que le coefficient élevé de marée induit une montée des eaux à un niveau très élevé lors de la pleine-mer et à l’inverse un niveau très bas lors de la basse mer. La submersion intervient donc à marée haute.
A ce phénomène de marée d’autres éléments vont s’ajouter et se combiner. Tout d’abord, les dépressions très creuses qui se forment et circulent sur l’Atlantique (965 hPa actuellement au sud de l’Islande) interviennent aussi dans le mécanisme de submersion. En effet, ces basses pressions liées à une ascendance de l’air créent une sorte d’aspiration vers le haut de la masse liquide rehaussant ainsi de quelques centimètres le niveau de la mer (au contraire d’un anticyclone qui exerce une pression plus élevée en direction de la surface terrestre ou marine).
A ces facteurs essentiels on ajoutera la forte houle. En effet, avec la persistance des dépressions très creuses qui circulent depuis la mi-décembre sur l’Atlantique, celles-ci déforment la surface de l’Océan. La mer y est grosse sur les zones les plus au large avec des vagues qui atteignent 7 à 8 m actuellement. En effet, propulsées sur plusieurs centaines de kilomètres ces vagues arrivent près de nos côtes avec une certaine énergie qui leur donne une puissance notable au moment où elles déferlent sur le rivage (à peine amorties par des barrières naturelles sous-marines ou de surface que sont les rochers et les îles).
L’orientation du vent est également un paramètre important puisque dans le cas où il souffle dans le sens opposé à l’écoulement d’un cours d’eau en crue cherchant à s’évacuer naturellement en mer il peut, en cas d’inondation, accentuer la montée des eaux à son embouchure mais aussi en amont, en fond d’estuaire. Certaines communes sont vulnérables Chateaulin (29), Morlaix (29), Quimper (29), Quimperlé (29), Lorient (56)…parmi beaucoup d’autres.
Un mélange explosif cette semaine
Ces éléments pouvant se combiner, il faut redouter des risques de submersion sur la façade Atlantique et dans une moindre mesure sur certains secteurs exposés du littoral de la Manche (côte ouest du Cotentin, Pas de Calais). Même si ce phénomène se produira de façon locale en fonction des conditions précises qui régneront au moment de la pleine mer, il faudra éviter de s’approcher trop près des digues ou des rochers, en raison des vagues puissantes qui déferleront.