INFOGRAPHIE - Dix ans après le naufrage du chalutier Bugaled Breizh, les proches des victimes attendent toujours des réponses.
Il y a dix ans, le 15 janvier à 12H25, le patron du Bugaled Breizh lançait son dernier appel radio à destination d’un confrère : « Serge, viens vite, je chavire ». Mais ni le chalutier ami, ni les secours n’auront le temps d’arriver avant le drame : le chalutier de 24 mètres, alors positionné au large des côtes anglaises, a coulé en une poignée de secondes, engloutissant ses cinq membres d’équipage. 140 mètres de câbles supplémentaires ont été retrouvés déroulés à bâbord (gauche du bateau, ndlr). Or, comme le révélait la préfecture maritime de Brest dès le lendemain du drame, un exercice militaire international se déroulait sur zone. Depuis dix ans, les familles, l’armateur et le comité de pêche sont donc persuadés qu’un sous-marin a entraîné le massif chalutier sous l'eau, en dépit de l’enquête du BEA Mer qui a conclu en 2006 à un accident de mer. Les parties civiles s’appuient sur les conclusions des juges, initialement en charge de l’instruction à Quimper, qui avaient estimé, en 2008, l’hypothèse d’une collision avec un sous-marin nucléaire d’attaque « hautement probable ». Mais en février 2013, cette thèse avait été écartée par la justice nantaise, estimant que les traces « infimes » de titane retrouvées sur les câbles reliant le bateau à son chalut n’étaient « pas significatives ». Certains experts ont avancé que le déroulement du câble pouvait avoir pour origine une croche dans le sable. L’enquête a été fermée faute de preuves. Mais les proches des cinq marins disparus ne sont pas prêts de baisser les bras. Ils souhaitent faire appel de la décision judiciaire et ils organisent, samedi prochain, une journée du souvenir à Loctudy, port d’attache du Bugaled Breizh.