Le plus haut organe judiciaire des Nations unies a ordonné ce lundi l'arrêt de la chasse à la baleine menée par le Japon en Antarctique, une décision que Tokyo s'est aussitôt engagé à respecter.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a estimé lundi que le Japon déguisait une activité commerciale en programme de recherche scientifique. "Des considérations financières, plutôt que des critères purement scientifiques, sont intervenues dans la conception du programme", a soutenu Peter Tomka, président de la CIJ, lors d'une audience au Palais de la Paix, à La Haye.
Les groupes écologistes ont salué "une décision fantastique", le Japon a assuré que, bien que "profondément déçu", il respecterait la décision. "En tant qu'Etat qui respecte la loi (...) et membre responsable de la communauté internationale, le Japon respectera la décision de la Cour", a assuré le chef de la délégation nippone, Koji Tsuruoka, à la sortie de la salle d'audience.
La CIJ a donné raison à l'Australie, qui l'avait saisie en 2010, arguant que le Japon détournait un moratoire international n'autorisant la chasse à la baleine qu'à des fins scientifiques. Dans son arrêt, la Cour a notamment pointé du doigt le "manque de transparence" dans l'établissement de quotas "non raisonnables" ainsi que le nombre réduit de publications scientifiques dans le cadre du programme de recherche japonais JARPA II.
Assurant que l'arrêt de la CIJ mettait un terme "à la chasse soi-disant scientifique du Japon", Clare Perry, de l'Agence pour les enquêtes sur l'environement, a soutenu : "le monde doit maintenant se tourner vers la chasse japonaise à la baleine dans le Pacifique Nord".
Les militants écologistes de Sea Shepherd ont suivi de très près les débats devant la CIJ, eux qui harcèlent les baleiniers japonais dans l'Antarctique pour les empêcher de chasser, une pratique pouvant mener à des affrontements musclés.
"C'est une décision fantastique", a assuré Geert Vons, directeur de la branche néerlandaise de Sea Shepherd : "cependant, cela ne signifie pas la fin de la chasse à la baleine dans le sanctuaire de l'Antarctique. Si le Japon ou un autre pays présente un programme de recherche scientifique mieux construit (que JARPA II, ndlr), la chasse à la baleine pourrait reprendre". Il assure en outre que Sea Shepherd continuera à se préparer pour la prochaine saison de chasse : "il y a encore la chasse islandaise et norvégienne à la baleine, la chasse au requin... il y a encore plein d'autres combats à livrer dans les océans".