Quinze bateaux au départ du Tour de France à la voile (TFV) en 2012, douze en 2013 et seulement neuf en 2014... On est bien loin des quarante concurrents de 2002. Les organisateurs étudient diverses formules pour sauver la grande classique estivale.
"On doit donner une autre vie au Tour", reconnaît Jean-Baptiste Durier, directeur du TFV, une épreuve née en 1978 et qui a été reprise par Amaury Sport Organisation (ASO) en 2012.
"On ne s'interdit rien", ajoute-t-il dans un entretien avec l'AFP à Dunkerque (Nord), d'où partent dimanche soir les neuf monocoques M34 (10,34 m) du TFV 2014 pour leur première étape hauturière en direction de Dieppe (Seine-Maritime), un parcours de 130 milles (environ 240 km).
"On est partis d'une page blanche mais avec trois prérequis, souligne-t-il. Le successeur du M34 devra être un bateau existant, même très récent. Il ne devra pas servir seulement à courir le TFV et devra être accessible financièrement."
Une annonce officielle sera faite le 27 juillet à Nice (Alpes-Maritimes), à l'arrivée du TFV 2014.
Plusieurs options sont à l'étude, précise M. Durier, évoquant "le changement dans la continuité" (monocoque d'une dizaine de mètres comme le Figaro Bénéteau 2, le Melge 32, voire même le maintien du M34.) ou "des choses plus révolutionnaires comme l'adoption d'un multicoque".
"On a vu le succès de la Coupe de l'America, des Extreme Sailing Series, le côté spectaculaire pour le public et les médias, le plaisir qu'ont les marins à naviguer sur de telles machines", poursuit-il. Une chose est sûre, la monotypie sera reconduite car "c'est dans l'ADN du +Tour+ et cela facilite la compréhension du grand public".
L'option Diam 24 ?
Selon diverses sources, les organisateurs pencheraient pour l'adoption du Diam 24, un trimaran à trois équipiers de 7,25 m de long. Le bateau, doté d'une grand-voile de 22 m², d'un solent (foc) de 10 m2 et d'un gennaker de 32 m2, est vendu 50.000 euros, plus de trois fois moins cher qu'un M34 (150.000 euros sans ses voiles).
Jean-Baptiste Durier se refuse à toute confirmation, reconnaissant toutefois que la réflexion sur le choix du prochain bateau est bien avancée: "il y a une forte tendance, une très forte inflexion".
Il insiste aussi sur "la nécessité de s'appuyer sur un partenaire industriel solide, avec des bases de production solides. C'est au coeur de notre réflexion, on veut se donner toutes les garanties".
"Cela fait six mois qu'on réfléchit en consultant les marins et tous les acteurs de la voile, dont la Fédération française de voile, note encore le directeur du TFV. Ce sont ces gens là qui nous disent ce qu'on a le droit de faire et de ne pas faire. Ils nous nourrissent de leurs idées".