Reconnu coupable de détourner à des fins commerciales son autorisation de chasse scientifique, le Japon a dû faire face mardi à la volonté de certains pays de voir la Commission baleinière internationale (CBI) tirer les conséquences de cette décision.
Réunis jusqu'à jeudi à Portoroz (Slovénie), la soixantaine de pays participant à cette 65e session de la CBI ont étudié une proposition de la Nouvelle-Zélande visant à intégrer la décision inédite de la Cour internationale de justice (CIJ) prise fin mars. La CIJ avait alors estimé que le Japon détournait à des fins commerciales le permis qu'il délivre au titre de la chasse scientifique en Antarctique.
"Il revient aux membres de la CBI de tenir compte de la décision de la CIJ sur les permis spéciaux", a déclaré en séance le chef de la délégation néo-zélandaise, Gerard Van Bohemen. "La décision très importante de la CIJ porte sur la manière d'évaluer un programme scientifique", a-t-il indiqué citant notamment la taille de l'échantillon nécessaire et l'examen des moyens de recherche alternatifs et non léthaux (biopsies à l'occasion d'échouages, suivi par satellite, etc.).
Selon Aimée Leslie du WWF, "cela va être difficile de faire passer cette résolution, mais au moins le jugement de la CIJ est-il sur la table".
Pour le chef de la délégation japonaise, Joji Morishita, "l'arrêt de la CIJ porte sur notre programme (scientifique) Jarpa II, mais ne modifie pas le cadre juridique de la Commission baleinière".
Les exceptions possibles au moratoire de 1986 sont la chasse scientifique et la chasse aborigène. Deux pays, Islande et Norvège, ne reconnaissent pas le moratoire et pratiquent la chasse commerciale.
Le Japon a renoncé à envoyer des baleiniers en Antarctique cette année mais veut présenter un nouveau programme de recherche (Jarpa III) pour 2015-2016.