L'autoroute de la mer franco-espagnole entre Nantes/Saint-Nazaire et Gijon, confrontée à l'arrêt des subventions nationales et européennes, devrait être suspendue à partir de jeudi selon des élus locaux, qui défendent son maintien et en appellent au gouvernement et à l'Union européenne.
L'exploitant, LD Lines, "a décidé de suspendre la rotation à partir du 18 septembre, faute de la poursuite des aides", écrit David Samzun, président de la communauté d'agglomération de Saint-Nazaire (Carene, Loire-Atlantique), dans un courrier adressé à la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, et au secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies.
"Si rien n'est fait dans les tout prochains jours, l'exploitation de la liaison (...) sera fermée le 18 septembre", s'inquiète Christophe Clergeau, vice-président de la région Pays de la Loire, dans une lettre envoyée, outre Mme Royal et M. Vidalies, au Premier ministre Manuel Valls, au ministre de l'Economie Emmanuel Macron, et au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Lancée en septembre 2010, l'autoroute de la mer, qui fonctionne au rythme de trois rotations hebdomadaires, a reçu un total de 34 millions d'euros d'aides publiques sur quatre ans : la France et l'Espagne ont accordé chacune 15 millions d'euros au projet, et l'UE 4 millions d'euros.
En dépit du succès commercial rencontré par la voie maritime, avec un taux de remplissage moyen de près de 75% en 2013 (près de 18.000 camions, 38.500 véhicules et 50.000 passagers transportés), "le chiffre d'affaires ne parvient pas encore à couvrir la totalité des charges, dans un contexte macroéconomique difficile", détaille M. Clergeau.
L'élu régional plaide pour "que le soutien public puisse être poursuivi dès cet automne", à l'instar de M. Samzun, qui rappelle les "fiabilité, sécurité et exemplarité écologique" de la ligne.
Cette ligne maritime régulière, inscrite dans un programme européen de développement des autoroutes de la mer, a pour objectifs de désengorger les grands axes routiers transpyrénéens et situés le long de la façade atlantique, et de réduire l'impact environnemental du transport de fret en proposant un transfert des poids lourds de la route vers la mer.