L'ancien commandant du paquebot Costa Concordia, dont le naufrage près de l'île italienne du Giglio a fait 32 morts en janvier 2012, a affirmé mercredi devant le tribunal de Grosseto, en Toscane, n'être qu'un bouc émissaire. Le tribunal pourrait rendre son jugement dès mercredi soir.
Le parquet a requis le mois dernier au total 26 ans et trois mois de prison à l'encontre de Francesco Schettino (14 ans pour homicide et blessures, neuf ans pour avoir causé un naufrage, trois ans pour abandon de navire et trois mois pour faux témoignage). Prenant une dernière fois la parole devant le tribunal, Schettino, 54 ans, a affirmé avoir été "réduit en bouillie" par les médias qui auraient déformé les faits pour lui faire porter, à lui seul, la responsabilité du naufrage du 13 janvier 2012, "sans aucun respect pour la vérité". Apparemment très ému, Francesco Schettino a rejeté les accusations selon lesquelles il aurait fui ses responsabilités lors de la catastrophe et n'aurait eu aucune compassion pour les victimes.
Ses défenseurs ont affirmé qu'il avait évité un bilan bien plus lourd en amenant le paquebot tout près de l'île du Giglio, au large de la Toscane, après que le Costa Concordia, avec 4.000 passagers et membres d'équipage à son bord, ait heurté un rocher. La région de Toscane et l'île du Giglio réclament 220 millions d'euros de dommages à la société Costa Croisières, filiale du groupe américain Carnival Corp, en raison de l'impact négatif de la catastrophe sur l'industrie touristique locale. Costa Croisières a échappé à un procès au pénal en acceptant de verser un million d'euros à l'Etat italien l'an dernier et en promettant de verser des milliers d'euros aux rescapés. Francesco Schettino est accusé d'avoir trop rapproché le Concordia du rivage pour effectuer "l'inchino" ("la révérence"), un salut toutes lumières allumées aux habitants de l'île, et d'avoir quitté le navire avant l'évacuation de tous les survivants.