Le rituel de l'aube sur la plage de Waikiki a lancé jeudi à Hawaï la conférence de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) où des responsables ont appelé au respect de la planète, de ses ressources naturelles et des cultures indigènes.
Les guerriers en habits traditionnels saluant les rameurs à bord d'un canoë ont introduit la rencontre de 10 jours, qui a attiré à Honolulu plus de 9.000 représentants gouvernementaux et de groupes environnementalistes, venant de 184 pays. C'est la plus grande assemblée à assister au Congrès mondial sur la protection de la nature, qui se tient tous les quatre ans, et qui a lieu pour la première fois aux Etats-Unis, a déclaré la directrice générale de l'UICN, Inger Andersen. "Nous savons que c'est notre génération qui doit faire changer les choses" a-t-elle déclaré devant des centaines de personnes réunies sur la plage. "Nous voulons seulement faire prendre conscience aux gens que nos ancêtres étaient de bons gestionnaires des ressources naturelles", a déclaré à l'AFP Milton Coleman Jr, un des rameurs hawaïens.
Lors de la cérémonie d'ouverture, le gouverneur d'Hawaï David Ige a dévoilé de nouveaux projets à l'échelle de l'Etat pour redoubler d'effort sur l'usage des énergies renouvelables et la protection des océans, tout en respectant les droits des indigènes. Il s'agit de "gérer efficacement 30% des eaux côtières d'Hawaï d'ici à 2030", y compris les précieux récifs de coraux, à la base de l'industrie touristique pesant près de 360 millions de dollars par an, a déclaré le gouverneur. Il s'est engagé à doubler la production de nourriture sur le territoire hawaïen d'ici à 2020. "Comme le canoë de voyage hawaïen, nous sommes un seul canoë, une seule île, une seule terre. Nous ne pouvons pas nous permettre de tout gâcher", a-t-il ajouté.
Barack Obama a appelé à l'unité dans le combat contre le réchauffement climatique, alors que les nations insulaires sont menacées par la montée des eaux. "Des pays comme les vôtres ressentent évidemment une urgence particulière à ce sujet", a-t-il affirmé. "Les plus gros émetteurs (de gaz polluants ndlr), comme mon pays ou la Chine, ont une responsabilité spéciale, de s'assurer que les pays qui sont volontaires pour jouer un rôle surmontent la phase difficile de développement, pour arriver vers une stratégie énergétique propre." Barack Obama a rappelé que les Etats-Unis, le Canada et le Mexique se sont engagés à tirer 50% de leur électricité à partir d'énergies propres d'ici à 2025.