Quinze jours après leur médaille, de retour à Brest pour Camille Lecointre et à Marseille pour Hélène Defrance, les deux athlètes ont pris le temps de faire un premier bilan de leurs Jeux Olympiques à Rio.
Que représentent trois années de préparation olympique ?
Camille : « Humainement ça a été 3 supers années, j'ai adoré naviguer avec Hélène et travailler avec Gildas. Hélène et moi nous avions toutes les deux le même objectif que nous n’avons jamais perdu de vue : décrocher une médaille. Forcément il y a eu quelques points de désaccord car nous n’avons pas le même tempérament mais Gildas équilibrait tout ça, il voyait le projet et sa gestion dans la durée, il a su nous manager pour que nous évitions de griller les étapes. Avec Hélène nous avons su créer de vraies affinités, une vraie amitié pendant ces 3 années. On a passé en moyenne 230 jours ensemble par an c'est-à-dire les ¾ de notre temps. Forcément nous avons développé un respect mutuel et beaucoup de tol érance. La sélection faite en amont nous a aussi ôté un poids, contrairement à celle des J.O de 2012, ça nous a enlevé une pression. Nous n’avons pas eu à nous focaliser sur la concurrence mais uniquement sur nos progrès. L’entrainement avec Jérémie et Sofian nous a aussi beaucoup apporté. Ils constituent un des meilleurs équipages masculins, ça nous a portées vers le haut.»
Comment avez-vous vécu ces Jeux, à Rio ?
Hélène : « Jusqu’à la fin des jeux, je me suis préservée, je suis restée concentrée. Nous avons juste fait une ou deux apparitions au club France. A la fin des Jeux par contre nous avons pu en profiter, il n’y avait plus la contrainte de rester dans sa bulle. »
Et après ?
Camille : « Je vais prendre quelques mois de vacances. Je me lance un nouveau défi, apprendre la langue maternelle de mon mari : l’hébreu. J’aimerais repartir aux Jeux mais il faut que je réfléchisse au support, à l’équipier ou l’équipière. Si je repars c’est pour viser plus haut, je vais être plus exigeante dans la manière de gérer le projet sportif. Deux classes m’intéressent vraiment si le 470 n’est pas reconduit : le 49er FX (double féminin) et le Nacra 17 (double mixte), mais pour cela il faut que je contacte des gens, que je fasse des essais, que je connaisse les choix de supports de la World Sailing. Cela demande plusieurs mois de préparation… »
Hélène :« A mon retour en France j’avais un réel besoin de me ressourcer et de me recentrer sur moi-même. En ce qui concerne la suite, j’ai besoin de couper un peu avec tout ça, de mettre des choses en place au niveau professionnel dans mon domaine qu'est la nutrition. J’ai une proposition pour travailler dans un cabinet à Perpignan, je vais me consacrer exclusivement à cela pendant quelques mois. Mais pour l'instant, il faut que nous bouclions le projet avec Camille, que nous rapatrions tout le matériel et que nous répondions aux sollicitations liées à la médaille. Même si j’ai décidé de faire autre chose, je ne ferme pas complètement la porte à la voile Olympique. Je verrai bien comment je me sens dans quelques mois. Je n’ai pas les mêmes envies que Camille, je suis dans un autre état d’esprit mais je ne veux pas annoncer ma retraire officielle car l’envie me reprendra peut-être plus tard."