Manuel Valls a annoncé, samedi à Saint-Pierre et Miquelon, la réhabilitation des structures portuaires de l'archipel afin de créer un terminal de croisières, pour un montant compris entre 6 et 8 millions d'euros, et le lancement d'un fonds de 2 millions pour aider la filière pêche et aquaculture.
Le Premier ministre terminait, sur ce petit territoire français situé dans l'Atlantique nord en face de l'embouchure du Saint-Laurent, un voyage entamé au Canada pour discuter avec son homologue Justin Trudeau de l'accord de libre échange entre l'Europe et le Canada.
Devant la population de Miquelon-Langlade, puis devant celle de l'île voisine de Saint-Pierre, M. Valls a rappelé l'attachement de son gouvernement aux territoires ultramarins, répétant que "jamais l'État n'a été aussi présent pour les Outre-mer", et que le budget qui leur était consacré depuis le début du quinquennat de François Hollande n'avait "jamais été aussi conséquent", avec pour 2017, une enveloppe qui dépasse encore les 2 milliards d'euros, en augmentation de 16 millions.
Le Premier ministre a notamment annoncé la mise en place d'un fonds de 2 millions d'euros sur quatre ans, dédié à la pêche et à l'aquaculture, "pour compenser l'absence d'accès aux fonds européens" de ce territoire qui n'est pas département français. Ce fonds devrait "permettre aux entreprises de se développer et gagner de nouveaux marchés", a-t-il insisté.
L'État soutiendra également une très forte demande des élus locaux : la réhabilitation des insfrastructures portuaires, pour "permettre la création d'un terminal de croisières". "Cet effort financier compris entre 6 et 8 millions d'euros permettra de développer l'activité touristique de l'archipel", a-t-il dit, annonçant également que la Compagnie du Ponant "souhaitait augmenter significativement les escales de ses navires de plaisance à compter de 2019".
L'archipel aimerait en effet devenir un lieu de passage pour les croisiéristes. Il accueille actuellement environ 12.000 touristes par an essentiellement nord-américains, entre juin et septembre.
Des travaux devraient débuter en 2017. "C'est la première phase d'un projet ambitieux" de "hub portuaire", a-t-il ajouté. A terme, l'idée d'un hub maritime du transbordement est en germe. Il s'agirait pour Saint-Pierre et Miquelon de devenir "un port avancé" pour Halifax, Québec ou Montréal, qui ne peuvent accueillir les grands porte-containers.
Une mission de l'Ifremer viendra aussi "dès l'été prochain, explorer et évaluer les ressources maritimes de l'archipel" (halieutiques, biotechnologie, énergie renouvelables, etc.) pour "mieux connaitre les "opportunités" d'"économie bleue" qu'offre l'archipel, a-t-il ajouté.
Enfin, M. Valls a reconnu que la demande d'élus et parlementaires d'une liaison directe avec la métropole, était "légitime", et que "le gouvernement prendrait ses responsabilités". Une mission d'expertise, "présente dans l'archipel cette semaine", devra donner ses conclusions pour voir "comment cela peut être rendu possible".