Environ 80.000 déchets, pour la plupart en plastique, ont été collectés depuis avril 2014 en plusieurs endroits de l'Adour (Bassin aquitain) et de deux de ses affluents, a indiqué mardi l'ONG Surfrider, qui incrimine notamment la gestion d'anciennes décharges.
Sur ces déchets ramassés d'avril 2014 à août 2016, 87,2% sont du plastique, 2,9% du métal, 1,7% du verre et 1,9% des déchets sanitaires et médicaux, 6,3% d'autres substances (tissu, papier, céramique, polluants divers), détaille-t-elle dans une enquête.
L'ONG a collecté une fois par mois les déchets d'une taille supérieure à 0,5 cm sur plusieurs zones de 100 m2. Huit points de collecte, situés sur l'Adour, de sa source à son embouchure, sur la Midouze ou sur le Gave, ont été choisis en fonction de la pression agricole, touristique ou urbaine qui s'y exerce. L'enquête visait à comprendre l'origine des déchets dans les rivières pour mieux lutter contre leur prolifération, a expliqué l'ONG.
Selon Surfrider, cette accumulation de détritus est due à des "incivilités", des "problèmes au sein des stations d'épuration" et aux décharges, sauvages ou légales. "Lors de notre enquête, nous avons découvert de nombreux écueils en termes de réglementations et de gestion de certaines décharges, possédant pourtant des autorisations en règle", écrit l'ONG.
Selon Antoine Bruge, responsable du projet, de petites communes peinent à gérer des décharges autrefois prises en charge par un regroupement de communes, et aujourd'hui fermées. Elles ont du mal à trouver des financements pour les entretenir correctement, explique-t-il, citant l'exemple d'une ancienne décharge située près de Pau qui a été emportée par une crue du Gave, entraînant la pollution de la rivière. "Un déchet jeté dans le lit d'un cours d'eau, c'est un déchet qui se dirige vers l'océan", rappelle Gilles Asenjo, président de Surfrider Foundation Europe dans un communiqué, appelant à "agir dès l'amont pour stopper" leur arrivée dans la mer.
L'ONG envisage de procéder à une enquête similaire sur le Var.